Soul Sacrifice : Laissez votre âme à la maison, vous n’en aurez pas besoin
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La PlayStation Vita… Console énigmatique au possible. Un jour j’y joue, les dix d’après elle prend la poussière. Enfin ça c’était avant. Si vous avez lu mon test « réaliste » d’Assassin’s Creed III : Liberation vous comprenez ce que je veux dire. Ma PS Vita est sortie du bois, pour mon plus grand bonheur et le vôtre? Peut-être.
Vous l’avez compris, je vous propose le test de Soul Sacrifice vu que je suis un des nombreux chanceux ayant déjà acquis le jeu. Après avoir retourné la démo avec la Team Bad Boyz (ils se reconnaîtront), je me suis fait quelques sessions solos avec le jeu complet. Attention, Killer App!
Sacrifice de l’Âme
Après un speech expliquant le concept du Monde magique de Soul Sacrifice et quelques explications peu rassurantes, nous entrons directement dans le vif du sujet. On a le droit à un prisonnier se faisant tuer par le grand méchant du jeu, le bien-nommé Magusar, puis le jeu switch sur le perso qu’on contrôle. Vous avez deviné, nous sommes en cage. Le but est de se libérer après avoir accumulé assez de puissance et de connaissances magiques grâce à un « mentor » peu banal digne du Necronomicon, les lecteurs de Lovecraft comprendront, le livre magique (maléfique?) Librom. Ce dernier a appartenu à un ancien sorcier, compagnon de Magusar et nous propose de revivre son histoire à travers ses pages. La première mission proposée nous laisse prendre possession de ce mage inconnu combattant un monstre au côté de Magusar. On y apprend d’ailleurs que ce dernier le sacrifiera pour remporter le combat et devenir ainsi le despote qu’il est maintenant. Les bases sont dès lors posées, c’est parti pour une aventure sanglante et sacrificielle.
Epargner ou sacrifier? Telle est la question?
Après le traditionnel passage par la case personnalisation du personnage, tête, sexe, vêtements, voix et j’en passe (mention spéciale d’ailleurs au fait qu’on puisse faire un personnage noir, en général on n’a pas trop ce choix dans les jeux japonais), passons aux choses sérieuses : le gameplay.
La prise en main du jeu est simple au possible. Notre Sorcier peut lancer des sorts grâce son bras droit (et je ne ferai d’ailleurs pas la blague vu qu’on m’a coupé l’herbe sous le pied). Ces sorts, ici appelés offrandes, sont associés aux touches rond, carré et triangle, la croix servant aux esquives et aux sprints. On peut ainsi s’équiper de six sorts différents car on a la possibilité de switcher les offrandes via la touche R. Les sorts peuvent être neutres ou élémentaires (Gel, Feu, Venin, Volt et Pierre), un classique du genre. Chacun de ces sorts ayant une faiblesse sur un autre. Enfin, les offrandes sont composées de pouvoir au corps à corps, d’autres à distance, de pouvoir de soin, de protection et même d’invocations! Tout y est pour éclater de l’archidémon et des sorciers pas sympas. Le pied.
Mais venons-en à la particularité du soft. Depuis le début de votre lecture vous vous dites sans doute : « C’est un Monster Hunter-Like non? Je vais attendre une version PS Vita plutôt que de jouer à Soul Sacrifice« . Monumentale erreur! Premièrement, j’espère que vous aimez les arlésiennes car Monster Hunter + PS Vita pour l’instant c’est mort. Deuxièmement, ici on n’est pas là pour occire des monstres et en faire des trophées. Non, dans Soul Sacrifice quand les créatures démoniaques sont agonisantes, deux choix se présentent à vous : sacrifier ou épargner la bête mourante qui a osé vous attaquer. Le credo des sorciers de ce Monde est de sacrifier chaque monstre rencontré pour l’assainir mais rien ne vous empêche d’aller à l’encontre de celui-ci (à vos risques et périls d’ailleurs). Le sacrifice augmentera votre niveau d’attaque et rechargera vos offrandes, oui j’ai omis de préciser que vos pouvoirs ont une utilisation limitée et il faudra les recharger constamment en plein combat via certains éléments de décors ou via un sacrifice. Épargner augmentera votre vie et rechargera votre santé (toujours intéressant quand l’offrande de soin est détruite). Un choix cornélien donc, surtout qu’on pourra aussi faire de même avec nos compagnons de fortune. En effet, notre personnage peut être accompagné de deux autres mages (ces derniers vous rejoindront dans le cas où vous épargnez un archidémon) et ce choix aura là aussi des conséquences : sacrifier un compagnon déclenchera une attaque dévastatrice sur tous les démons de la map, tandis que l’épargner le remettra sur pied. Cependant, rien n’étant gratuit dans ce jeu, le fait de « ressusciter » un compagnon aura pour effet de vous ôter la moitié restante de votre barre de PV. Je vous l’ai dit, le choix est cornélien.
Pour finir avec les possibilités d’attaque. Il en reste bien une dernière, une attaque « ultime »: Le rite obscur! Le principe? Vous sacrifiez une partie de votre corps pour lancer une attaque surpuissante qui en général mettra fin au débat. Bien sur, une fois de plus, tout ça n’est pas gratuit, et vous récolterez un énorme malus après l’utilisation d’un rite obscur (personnellement j’en ai débloqué un seul et le prix à payer est une baisse de 50% de la défense). Malus qui restera lors des combats suivants tant que vous ne l’aurez pas « soigné » via le menu portrait. Réfléchissez-y à deux fois d’ailleurs avant toute utilisation, la guérison vous coûtera 100 lacrimas et seul Librom vous en donne, à raison de 5 par mission réussie. Ces larmes qui sortent de l’oeil droit du livre maléfique, serviront aussi à réparer une offrande cassée ou à réanimer/retrouver un allié.
Dernière chose, et non des moindres, les démons et les archidémons n’ont pas de jauge de vie affichée (à moins que vous ayez été sacrifié, je vous laisse découvrir ça ingame), il faudra donc utiliser le troisième oeil qui vous représentera votre adversaire selon un code couleur on ne peut plus explicite (vert, orange puis rouge). Pour activer cette capacité, une simple pression sur la touche bas de la croix directionnelle suffira. Attention cependant, lorsque vous serez en mode troisième oeil, il vous sera impossible d’utiliser vos offrandes.
Je ne vous ferai pas tout un speech sur le menu, ça ne fera qu’allonger le pavé déjà conséquent, et surtout c’est tellement compliqué que je vous laisse avec une excellente vidéo de l’ami Foxylary, vous m’en direz des nouvelles :
Réalisation
A l’origine de ce jeu, on retrouve un grand nom du jeu vidéo, Monsieur « le jeu vidéo japonais est mort » Keiji Inafune. On lui doit ainsi plusieurs travaux de création et de production sur des jeux CAPCOM (du premier Megaman au plus récent en passant par Resident Evil 2 & 4, Street Fighter ou encore Asura’s Wrath). Autant vous dire que son travail sur Soul Sacrifice est magnifique. Le bestiaire est magnifique et très varié, tout le monde connaît le cerbère, la harpie ou le centaure mais sous le pinceau de Keiji Inafune ces monstres connus respirent la nouveauté et le glauque. Oui le jeu est beau, mais il est surtout très glauque. Il suffit de voir les transformations des sorciers corrompus en archidémons ou la liquéfaction des ennemis après les avoir tués. Terriblement sale et efficace. Préparez-vous à être mal à l’aise. Keiji Inafune a bien fait de quitter CAPCOM pour nous livrer ce jeu sublime.
Quant à la musique, elle est tout simplement sublime. Il y a longtemps que je n’avais pas été conquis par une bande-son aussi belle, parfois mélancolique, le thème principal du jeu est dans toutes les têtes de ceux qui l’ont testé… Certains se reconnaîtront; parfois épique comme lors des phases de combats et même horrifiques quand vous « discutez » avec ce cher Librom. Les deux compositeurs du jeu, Yasunori Mitsuda et Wataru Hokoyama nous livrent un travail excellent. On doit d’ailleurs au premier les musiques des jeux Xenogears/Xenoblade et de Kid Icarus Uprising, pour ne citer que ceux là. Quant à l’autre, il a officié, avec succès, sur les compositions orchestrales de Resident Evil 5 (un des seuls bons points de ce Resident Evil d’ailleurs). Loin d’être des novices donc.
Un must have
Beaucoup de joueurs vous le diront, moi le premier. Soul Sacrifice n’est pas le genre de jeu qui m’attire normalement. Et après avoir testé la démo, j’ai été tout simplement conquis! Le bestiaire est flippant et la musique magnifique. Il n’est graphiquement pas irréprochable (quelques aliasings de temps en temps) mais très très beau pour la PS Vita (surtout comparé à d’autres titres de la portable de Sony que je tairai). La prise en main est simple malgré une certaine difficulté au début pour comprendre toutes les subtilités des menus et des offrandes. Enfin la narration, comme dirait Otaxou, est parfaite et dynamique pour un jeu portable. La navigation dans les nombreuses pages de Librom est intuitive et dynamique et peut se faire avec le joystick ou l’écran tactile : Parfaite je vous dis.
En bref, si vous ne trouvez pas de jeux intéressants pour votre pauvre petite PlayStation Vita qui prend la poussière, essayez sans plus tarder la démo de Soul Sacrifice, elle a de grandes chances de vous conquérir.
Quant à ceux qui ont apprécié cette démo, sachez-le, Keiji Inafune est déjà en pleine discussion avec les studios japonais de Sony pour une suite… Sur PlayStation 3. La vie est belle.
Mes notes:
Jouabilité : ★★★★☆ (Simple et efficace, malgré des menus un peu compliqués au début).
Réalisation : ★★★★☆ (Quasi-parfaites, on relèvera quelques aliasings pas gênant pour autant).
Musique : ★★★★★ (Magique, les compositeurs ont tout donné, avec succès).
Durée de vie : ★★★★★ (Longue, très longue, comptez 5h par chapitre selon votre talent, sans compter les quêtes annexes et les futurs DLCs gratuits qui devraient rapidement arrivés).
Bilan : 18/20 (Je suis peut-être devenu un fanboy de Soul Sacrifice mais je trouve qu’il mérite amplement cette note, vite vite, la suite en HD sur PlayStation 3).
Bonus, le Live Action Trailer japonais de Soul Sacrifice (c’est une nouvelle mode):
Jibey aime ça!
Test mortel. lirique!