Avant propos de Liryc-Sama : Avant tout de chose, j’aimerai juste dire que quand on me fait chier, on en paye les conséquences. Par exemple, l’auteur de ce test m’a pris la tête car il n’y avait pas assez de tests de jeux Xbox One sur ce site. Je lui ai répondu « normal il n’y a pas de jeux sur cette console » (troll en passant). Voilà pourquoi elle s’est retrouvée à écrire ce(t) (excellent) test de Sunset Overdrive, test plié en quelques heures, presque aussi rapidement que cette machine qu’est Vincenth69, incroyable n’est-ce pas? Bref, accueillez gentiment Kasia (la pauvre, elle est vraiment mauvaise à Mario Kart 8) et régalez-vous avec cette enrichissante lecture.
_______________________________________________________________________________________________________
La mise en place d’une nouvelle IP est toujours une alchimie complexe à réussir. Un savant dosage entre marketing, développement et idées. Réussir à vendre 70 euros un titre inconnu, à un public majoritairement profane à l’approche de Noël est un grand challenge. Bloquer cette IP sur une seule machine est encore plus risqué. L’acheteur doit réussir à comprendre l’achat, le valider. Dans cette invasion de fin d’année, Sunset Overdrive veut se démarquer. Il ne ressemble à rien de ce qui est proposé à l’heure actuelle, tout en voulant reprendre des recettes d’arcade plus anciennes qui ont coûté des nuits blanches et de la sueur à plus d’un et surtout permettre à la Xbox One d’élargir son catalogue sur des genres mis de côtés.
.
Sunset Overdrive kesako ?
Le speech de base est simple, vous êtes « vous », dans un boulot pas forcément très gratifiant, dans une vie très banale, dans une mégalopole très contemporaine. Une grande entreprise de Soda, Fizzco lance une nouvelle boisson : la redbull l’overcharge. Pour capitaliser un peu plus, elle la lance sans vérifier que celle-ci soit vraiment consommable. Et là les soucis commencent. Lors d’un concert de lancement, la foule en délire use et abuse de la boisson distribuée et se transforme en overdosé. Vous réussissez à fuir et les choses sérieuses débutent : la ville est anéantie par l’apocalypse redbull overcharge, les dirigeants de la Fisco Corp ayant fui aux Bahamas depuis un moment. Vous et les derniers survivants allez devoir réussir à fuir cet enfer ou tout du moins calmer ce petit monde.
Le scénario du jeu s’envole à partir de ce moment-là. Le « vous » banal devient le « vous » que vous rêviez être. Quelqu’un avec de la puissance, des capacités et des armes plus loufoques les unes que les autres fabriquées par les survivants que vous rencontrerez. Vous allez pouvoir sauter partout, grinder sur tout ce qui bouge, bondir sur les voitures, courir sur les murs et même vous faire propulser par des jets d’eau. La ville vous est entièrement accessible dès le début, c’est votre terrain de jeu et vous allez devoir vous en servir pour survivre. Vu que l’imaginaire est aux commandes, les armes classiques ont été revisitées. Bye les AK47, bye les mitraillettes, place aux fusils télécommandés à chien explosif, aux mitraillettes de frisbees électriques, aux hologrammes et mêmes aux fusils distributeurs d’overcharge qui vous permettront d’attirer les overdosés complètement accros avant de les massacrer.
Car l’objectif premier du jeu est le fun et rien d’autre. Le scénario ne sert qu’à vous porter dans des situations toujours plus surprenantes les unes que les autres et bourrées de références à la pop culture. Vous croiserez des rôlistes qu’il faudra aider à reprendre une place forte et qui ne vous parleront uniquement qu’en dialectes médiévistes, des scouts pas vraiment en forme, ou encore des catcheuses à la « lucha libre ». L’arme Big Lebowsky sera aussi de la partie par exemple. Des univers très variés complètement second degré, portés par des dialogues constamment en contradictions et avec des références directes aux particularités culturelles françaises pour la VF. Le jeu s’auto-parodie en allant jusqu’à se moquer de ses règles et à parler de « vous », le joueur, à la troisième personne comme si vous étiez au-dessus de ce monde et à la fois partie intégrante.
Et c’est ce qui fait que l’ensemble est une réussite.
Le gameplay, s’il nécessite une petite phase de prise en main, est parfait. Il est efficace, l’ensemble est très nerveux et il n’y a aucune faute de développement concernant les mouvements. Les combos s’enchaînent, il est très simple de courir sur un mur pour enchaîner un grind, tout en changeant facilement d’arme pour réussir à monter sa jauge de « skill » et déclencher les attaques spéciales de chacune d’elles afin de former les meilleurs pièges possibles. Et vous serez obligé de le faire car les ennemis sont très nombreux, de plus en plus forts et ils se baladent en groupe. Si vous démarrez en vous confrontant uniquement aux overdosés, d’autres chasseurs vont rapidement venir vous chercher des problèmes. L’écran se rempli rapidement et la technique est sur ce point admirable. Le studio Insomniac a réussi à rendre une copie excellente sur ce point. Le jeu, malgré le nombre d’ennemis affichés et les mouvements très rapides du joueur ne souffre jamais, tout au long de l’expérience, du moindre ralentissement. La ville est très grande et il n’y a aucun chargement. Les seuls présents sont ceux liés aux cinématiques et restent très courts.
L’expérience voulant intégrer complètement le joueur, absolument tout est personnalisable, du look du héros que vous pourrez entièrement gérer, aux armes qui disposent de slots personnalisables afin d’orienter les dégâts bonus. Votre style de jeu vous apportera des pouvoirs supplémentaires différents. Vous êtes un bondisseur ? Vous aurez la possibilité d’activer un badge pour déclencher des explosions à chaque bond. Vous préférez la course à pied ? Un chemin de flammes pourra se déclencher avec un autre badge pour rôtir tous ceux qui vous voudront du mal. L’objectif de Sunset Overdrive est d’offrir à chacun les pouvoirs qu’il s’imaginait plus jeune le soir dans son lit.
La durée est assez conséquente, l’histoire principale peut être terminée en 12 à 15 heures. Tout dépendra du niveau du joueur car il n’y a aucun mode de difficulté sélectionnable. Se rajoutent les quêtes de défis qui vous obligeront à déployer vos talents pour obtenir le meilleur score possible et débloquer de nouveaux éléments. Des missions s’ajoutent pour créer de nouvelles compétences. Le multijoueur, en coopération uniquement, se joue jusqu’à 8 personnes en simultané, avec une technique toujours impeccable, pour aller casser de l’overdosé en bande dans les rues de Sunset.
Sunset Overdrive est un jeu d’arcade pur et dur et très fun. Il remplit parfaitement son cahier des charges. Cependant, cette orientation pourra aussi lui amener quelques défauts. Les défis peuvent vite s’avérer répétitifs si le joueur ne s’investit pas dans la customisation de son héros. Utiliser un Magnum pour se la jouer Dirty Harry c’est certes bien mais le faire pendant tout le jeu fera perdre tout l’intérêt de l’expérience Sunset, alors que l’utilisation de plusieurs armes pour réaliser des pièges en se servant du décor lui donnera un goût différent. Pour exemple, j’avais pour habitude, au lieu de mitrailler à tout va, de placer des flaques d’Overcharge pour attirer les accros, puis de placer des arroseurs Fizzy d’acide tout autour d’eux et de faire quelques roulades sur les plus têtus. Le spectacle était magnifique.
Ces stratégies d’attaques apportent au bout de quelques heures pour les joueurs les plus chevronnés un sentiment de surpuissance. Si l’histoire est abordée d’une traite, votre niveau suivra celui des missions. Comme dit plus haut, le jeu ne propose pas de mode facile ou difficile mais suit une logique d’ennemis de plus en plus forts. C’est alors au joueur de se préparer toujours mieux avant chaque combat en gérant son profil et en faisant évoluer sa manière de jouer et de se placer dans les décors pour survivre. En vous plongeant rapidement dans les missions de défis ou tout simplement en visitant les zones, vous enchainerez les combats, qui vous apporteront plus d’expériences, que ce soit pour vos capacités ou vos armes, vous rendant ainsi plus puissant. Lorsque vous retournerez à la trame principale, vous risquez d’avoir un sentiment de domination sur l’ennemi malgré son nombre et ses évolutions.
Enfin, passé la trame principale, il ne restera que les défis ou le multijoueur pour maintenir le titre en vie. Or, ces tâches pourront à terme pâtir d’une certaine redondance. N’offrant plus que le scoring entre amis comme challenge véritable. Du coup, on sera tenté de n’y revenir que pour jouer avec ses amis, dans la mesure où on en a…
.
Au final, Sunset Overdrive est un bon jeu. Est-ce qu’il vaut l’achat d’une Xbox One uniquement pour y jouer ? Non. Est-ce qu’il vaut le coup pour un possesseur de Xbox One ? Oui.Il souffle un vent de fraîcheur sur cette fin d’année et offre une aventure solo et multijoueur complètement dingue. Ce jeu est un défouloir dingue, bourré de références et avec un humour très présent, en plus d’être coloré et techniquement impeccable.
Les + : Le look du jeu, super coloré, très frais. La maniabilité. Le scenario. La personnalisation complète. Un jeu 100% arcade. La musique.
Les – : La question se pose sur le long terme si on n’est pas un joueur d’arcade. Multijoueur surtout valable avec des amis. Une difficulté décroissante avec la courbe de skill du joueur. La musique pour certains.
À acheter si vous avez aimé Dead Rising, Jet Set Radio.
Bon. Alors déjà, bienvenue Kasia! 🙂 Super test.
Et ensuite: il me faut ceeeee jeuuuuuuu!