C’est probablement la nostalgie qui parle : je ne sais pas vous, mais moi, quand j’étais jeune, sur le vieux Windows familial, il y avait quelques jeux. Parmi eux : Theme hospital, sorti en 1997. Du coup, quand près de 20 ans plus tard la v2 a été annoncée j’étais comme une enfant à Noël. Émotion, excitation, je me suis jetée sur la version PC sortie le 29 août 2018.
Pour la petite histoire, Theme Hospital est un jeu édité par Electronic Arts et…une chose en entraînant une autre, certains des créateurs du jeu ont monté en 2016 Two Point Studio. En 2017 ils signent un partenariat avec Sega et l’annonce est donnée : leur premier jeu sera le petit frère de Theme Hospital, Two Point Hospital.
Finies la frustration et la crainte du fameux “bug du niveau 5” qui entachait la première version, la gestion d’hôpital fait peau neuve en conservant son british humour et son intérêt.
Allez, dit “Gestion”
Pour commencer j’aimerais préciser que je n’ai aucunement la prétention de rivaliser avec la manière dont est géré l’hôpital public, surtout en temps de crise, il serait mal venu de faire de la politique, chacun son travail. Il faut dire aussi que je suis particulièrement mauvaise aux jeux de gestion, et pourtant, je m’entête, c’est plus fort que moi, j’adore ça. Ne prêtez pas attention à mon solde sur les captures d’écran, je suis souvent dans le rouge mais je persévère.
Toutes ces choses étant mises au clair, on va pouvoir parler un peu moins de moi et un peu plus du jeu.
Gestion, nous disions. Le jeu propose à ce jour deux modes de jeu, le scénario et le mode bac à sable (ajouté quelques mois après la sortie initiale). D’autres modes “événements” sont ajoutés de temps à autres comme le mode “effrayant” qui était disponible durant la période d’Halloween 2019.
L’idée est simple, vous l’aurez certainement compris tout seuls, il faut gérer un hôpital dans des conditions de plus en plus extrêmes au fil des niveaux. Faire face à des épidémies loufoques comme la maladie “tête d’ampoule”, résister aux séismes, aux températures glaciales, garder une bonne réputation malgré les fantômes qui hantent vos couloirs, subvenir à tous les besoins des patients… Bref une activité tout à fait naturelle pour le directeur hospitalier qui sommeille en vous.
La logistique est plutôt classique, vous partez avec un solde de départ et vous pouvez ensuite accéder à des emprunts. Le tout pour créer des salles de traitement et développer votre hôpital. Selon les niveaux il y a plusieurs façon d’éponger vos dettes: la plupart du temps chaque patient soigné rapporte de l’argent (normal, il paie ses soins, pas de sécurité sociale dans ce jeu), mais d’autres fois il faut atteindre des objectifs afin de débloquer des bourses.
Chaque fin d’année, vous pourrez assister à la remise de prix annuelle. Plusieurs catégories sont jugées comme hôpital le meilleur en formation, en recherche, qui n’a eu aucun décès, que les patients préfèrent…
Ces prix vous seront accordés selon vos choix de direction. Vous pouvez installer une salle de formation pour faire monter les compétences de votre personnel, installer un bureau de recherche pour améliorer les diagnostics et découvrir de nouveaux traitements
(et aussi gagner un prix ça rapporte des sous $$$$$$), etc
Réputation
Certes, l’activité principale est de soigner tout types de maladies, mais il n’y a pas que cette forme de soins pour chouchouter les patients. Un individu qui attend trop longtemps quittera l’hôpital en colère et fera baisser la réputation. Plus la réputation est mauvaise, moins il y a de patients … et moins il y a de patients moins il y a d’argent. Il ne faut donc pas hésiter à multiplier le nombre de salles et de médecins disponibles pour limiter l’attente.
Il ne faut pas non plus oublier tous les besoins naturels des êtres humains, aller aux toilettes, manger, boire, s’asseoir, se divertir. En avançant dans le scénario, et en atteignant divers objectifs, vous pourrez débloquer des objets à disperser dans votre hôpital : distributeur de boisson, console de jeu, cantine, décorations…
La réputation est basée sur plusieurs critères, la faculté à soigner correctement une majorité de malades, la capacité à gérer les urgences et les épidémies, le bonheur du personnel et des patients, la propreté du bâtiment, la décoration, le “niveau” des salles… Régulièrement une célébrité ou le ministre de la santé viendra visiter l’hôpital et rédigera un compte rendu de ses impression qui influencera la note générale de réputation. Mieux vaut donc l’impressionner !
Enfin, n’oubliez pas de ménager le personnel ! En créant une salle de repos par exemple, ou, en embauchant suffisamment d’employés pour que ceux-ci puissent travailler en roulement, ou encore, en les payant décemment (coucou le gouvernement, ah non on avait dit pas de politique).
Les employés pourront mieux profiter de leur repos si la salle dédiée a un niveau élevé. Le niveau des salles dépend aussi de plusieurs critères comme la taille ou l’ameublement.
Il y a 4 catégories de personnel : les docteurs, les infirmiers, les assistants et les agents de maintenance.
Chacun peut posséder des compétences transverses comme la motivation ou l’empathie ou des compétences spécifiques à leur catégorie.
Un docteur pourra par exemple avoir des connaissances en recherche médicale ou en psychiatrie.
Un infirmier pourra se spécialiser dans les injections de vaccins ou la pharmaceutique.
Un assistant pourra acquérir des compétences marketing.
Enfin, un agent de maintenance pourra tout autant chasser les fantômes des patients décédés que pratiquer la mécanique pour améliorer des équipements.
Un employé qui possède beaucoup de compétences devra ainsi être mieux payé qu’un employé “junior” (comme dans la vraie vie, je crois). Les formations à ces diverses spécialités sont une très bonne façon d’améliorer le bonheur des employés et de les dissuader de démissionner.
La réputation a une grande importance sur un certain nombre de niveaux que vous ne pourrez passer que si celle-ci atteint les objectifs de quête.
Humourus, c’est pas un os ça ?
Je sais ce que vous vous dites : “Oui mais à part les ‘maladies loufoques’, en quoi c’est drôle sinon ?”.
Alors, oui, oui on y vient.
Je ne vais pas vous refaire tous les dialogues, car le ton humoristique peut être perçu un peu partout : ans les messages d’alertes, dans les courriers reçus, dans les articles de journaux, dans toutes les formes de communication présentes.
Si vous n’aimez pas trop lire tout le “blabla” qui interfère avec l’expérience, c’est dommage, vous ratez plein de blagues.
Évidemment, encore une fois, on ne passera pas à côté des maladies improbables comme ces gens qui se prennent pour Freddy Mercury, ceux qui ont la tête coincée dans une casserole, ceux qui se déguisent en chien et plein d’autres à découvrir.
Les graphismes cartoonesques viennent renforcer l’absurde, et comme une image vaut plus que mille mots (on peut dire mille fois mille mots, non, on peut dire une fois mille mots, non on peut dire mille fois un mot…) :
Pour les plus voyeurs d’entre vous, on pourra sourire face à un détail qui était déjà présent dans Theme Hospital : OUI, on voit les fesses des patients quand ils vont dans le lit de leur salle de soin.
CTRL+C, CTRL+V
Comme je vous le disais, pour éviter de faire attendre les patients trop longtemps dans l’hôpital (il y en a un, une fois il s’est barré après 381 jours sans avoir vu de médecin, dans le fond, je le comprends), il vaut mieux multiplier le nombre de salles. Et pour ce faire, Two Point Hospital a intégré la meilleure option des jeux de gestions, l’option dont je rêvais la nuit, l’option ultime, l’option (…*long suspens*….) : copié/collé (*tadam*).
Rien de plus simple que de créer un nouveau bureau de médecin généraliste ou une nouvelle pharmacie ou que sais-je ! Il suffit de sélectionner une salle, la copier et POUF, on la colle à l’identique où on veut.
Gain de temps énorme et c’est un gros plus pour l’expérience de jeu. Évidemment, cela coûtera le même prix que si on avait décidé de refaire la salle de zéro (c’est pas non plus magique) et il sera toujours possible de la modifier plus tard.
En parlant de prise en main, après avoir joué sur PC, le confinement aidant, je me suis autorisée une petite folie en l’achetant aussi sur Nintendo Switch (oui, j’aime bien jouer dans mon lit, et alors ?). La sortie Switch s’est un peu faite attendre car il n’est disponible que depuis le 25 février 2020. Je ne savais pas trop à quoi j’allais avoir à faire. Ayant été déçue par la (non)maniabilité de RollerCoaster Tycoon sur la même console, j’avais peur que cet opus soit injouable.
Et bien bonne surprise ! Le jeu est vraiment très bien optimisé pour la console Nintendo, les fonctionnalités sont assez intuitives et la prise en main est rapide.
To conclude
Cette version 2.0 du culte Theme Hospital répond aux attentes des amoureux du bon vieux temps. On y retrouve un mécanisme de gestion crédible dans l’univers complètement ridicule qu’on aimait tant. L’humour et la légèreté contrebalancent le sérieux du management, et à mon sens c’est un très bon mélange.
Pour les chanceux qui ont connus la v1, la nostalgie fait son effet tout en offrant aux joueurs un jeu dans l’ère du temps.
Les graphismes et 3D sont améliorés (20 après, en même temps, on aurait été bien déçu du contraire), meilleure expérience, avec des nouveautés comme les événements temporaires (ce qui est plus facile maintenant qu’on a tous internet).
Pour les autres, pas de panique, la découverte vaut le détour.
Il y a plusieurs niveaux de difficulté : de quoi plaire aux plus petits comme aux plus grands. Un expert en jeu de gestion s’y retrouvera autant qu’un novice à condition de ne pas être trop pointilleux sur le réalisme des maladies.
Cependant, passé quelques heures, on pourra reprocher au jeu d’être un peu répétitif. Les nouveaux challenges peines à arriver. Il faut passer plusieurs niveaux qui se ressemblent beaucoup avant d’accéder à une nouvelle embûche.
Malgré tout, c’est un très bon jeu pour passer le temps en confinement.
(Cet avis a été rédigé sur la base d’une version PC achetée sur Steam et d’une version Switch achetée sur l’e-shop par moi même pour moi même)