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[Test] DmC Devil May Cry Definitive Edition

Definitive Edition est un bien grand mot, une simple expression marketing pour nous faire avaler un énième remaster de jeu old-gen sur nos rutilantes consoles neuves qui ont bien peu de titres originaux à se mettre sous la dent. C’est donc au tour de Dante et de ses démons à découper menu de se voir offrir une seconde vie sur XBox One et PlayStation 4, par ce remake du reboot-préquelle (rien que ça) de Devil May Cry qu’est DmC.

Oui, ils vont crier. Fort.
Oui, ils vont crier. Fort.

Are you going to cry ?

Capcom cède donc aux sirènes de la rentabilité maximale pour un travail limité: proposer le jeu original et son DLC La Chute de Vergil avec le petit lifting de circonstance (on passe donc de 30 fps à 60, pour du 1080p). On a vu mieux comme arguments, donc de nouveaux modes de difficultés font leur apparition (Turbo et Cauchemar) ainsi que quelques skins pour les héros. Etant donné que ça reste léger, DmC Definitive Edition est proposé à « petit » prix : 30€. C’est pas très bien engagé mais il serait dommage de s’arrêter là, l’intérêt (unique?) Du jeu reposant sur son côté défouloir et la nervosité de ses combats.

De ce côté, c’est toujours aussi bon. Dante est réactif, les combos s’enchaînent sans laisser les ennemis retomber au sol, les différentes armes permettent des variations de style bienvenues, on s’éclate et on éclate du démon avec un plaisir revendiqué. C’est d’autant plus agréable que le réhaussement en 60fps apporte un réel plus au gameplay. Plus fluides, les enchaînements et les esquives s’effectuent mieux et dynamisent encore les combats – qui étaient de base bien nerveux. Le Dante jeunot et le Vergil de ce DmC Definitive Edition ont fière allure et déboitent du monstre avec agilité. S’il y a un point fort à retenir de ce remaster graphique, c’est qu’il accentue les qualités du jeu original sans le dénaturer ni le révolutionner (les vidéos restent assez moches par exemple).

Un des skins pour Dante
Un des skins pour Dante

La maniabilité procure un plaisir quasi coupable à tel point qu’on redemande parfois des adversaires, mais parfois moins à cause d’un level design généralement correct mais qui réserve des passages plutôt gênants. La caméra n’y met pas plus du sien qu’avant, se place à des endroits empêchant toute lisibilité de l’action, et revient s’y mettre après qu’on l’ai déplacée manuellement pour voir qui sera notre prochaine victime (ou éviter un tyran qui nous fonce dessus). Ce n’est pas rédhibitoire, mais gâche le plaisir de jeu sur certaines zones. On atteint un peu la limite des remasters « faciles », dans le sens où les retouches ne concernent que l’aspect graphique mais pas une correction plus approfondie du titre, qui ici ne semblait pourtant pas demander énormément de travail.

Un jeu à l’image de son héros

Dans toute la série Devil May Cry, Dante est arrogant : il l’est encore davantage dans DmC. Il a du style et il le sait, ce qui contribue à la construction du personnage et à son charisme. Dommage que Capcom ai décidé d’en faire autant pour son édition Definitive. Le jeu de base est plutôt bon, joli et bien accueilli par la critique et les joueurs (même si certains fans ont hurlé), l’éditeur nous sort donc le minimum syndical. Le DLC La Chute de Vergil est sympa, mais bien moins que la trame principale, et se termine en 3h en jouant doucement. Les modes additionnels ont le mérite d’exister mais ne modifient pas le gameplay en profondeur, au mieux le mode Turbo le rend-il plus nerveux mais rien de réellement nouveau. On se repose sur l’existant en sachant qu’il est déjà bon, et que notre belle plastique fera venir les joueurs quoiqu’il arrive.

Vergil a du style (se prononce à l'américaine pour plus d'effet)
Vergil a du style (se prononce à l’américaine pour plus d’effet)

On reste donc un peu sur notre faim avec ce DmC new-gen. Le jeu est dynamique, l’alternance phases de plates-forme et phases de combat donne un bon rythme au titre, et la recherche de la note SSS en points de style durant les combats excite le massacreur d’engeances démoniaques (désolé Liryc-Sama) que nous sommes tous un petit peu. On recommence le jeu 3, 4 fois pour tester les niveaux de difficultés les plus relevés (qui ne se débloquent qu’une fois le jeu terminé dans le niveau de difficulté précédent) et récupérer les améliorations et missions secrètes, mais tout ça dans un univers déjà connu et exploré pour une bonne partie des joueurs, d’autant que le jeu était offert sur le PS+ (sur PlayStation 3) il y a un peu plus d’un an.

DmC Definitive Edition est un très bon beat-them-all, bien enrobé, et avec un potentiel de rejouabilité intéressant. Qu’on adhère ou pas à ce jeune Dante, il a du style, découpe avec style et offre un défouloir appréciable. Comme pour tous les remasters ou presque (malheureusement), le constat est simple: si vous n’avez pas gouté à l’original, délectez-vous de celui-ci. Sinon, gardez vos économies pour des titres nouveaux ou pour encourager des productions indé via Kickstarter. Bref, c’est sympa si on connait pas.

Il est colère
Il est colère

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