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Assassin’s Creed Unity – ¡ Viva la Revolución !

Camarades ! J’enfile à nouveau ma tenue de syndicaliste (Olivier Besancinferno) pour vous parler du septième Assassin’s Creed (de la série principale) : Assassin’s Creed Unity. Paris étant le théâtre de ce nouvel opus et la ville à plus de 3000 manifestations par an, c’est l’heure des revendications !

Amateur de la saga jusqu’à Brotherhood puis lentement lassé par un système de jeu qui n’avance, selon moi, pas beaucoup et surtout pas dans la bonne direction, j’ai attaqué cet Unity avec l’espoir que ce jeu développé pour les nouvelles plateformes soit à l’image de l’ambition qu’Ubisoft porte à cette saga.

AC Unity - Heroes

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J’ai deux amours, mon pays et Paris

AC unity - Cover PS4Comme à son habitude, l’épisode s’ouvre sur une longue introduction posant les bases du scénario (moins longue qu’Assassin’s Creed III, rassurez-vous).

Je vais la faire courte, tant le scénario du jeu est famélique. Le père de votre dulcinée, Elise, a été assassiné. Votre objectif sera d’élucider ce meurtre et d’obtenir vengeance, ceci impliquant les habituelles oppositions entre les différents clans de la saga.

Votre aventure vous mènera sur le terrain de grandes scènes historiques mais, hélas, vous n’y prendrez jamais réellement part en tant qu’acteur de l’Histoire avec un grand H. De même, le jeu essaye de jouer sur les relations entre les deux factions mais sans réellement réussir à rendre la chose intéressante. Dommage.

La galerie de personnages est par contre, comme à l’habitude, très sympa et variée. Chacun des protagonistes/antagonistes ont une personnalité affirmée, presque caricaturale, comme on en attendrait de grands noms historiques tels que le Marquis de Sade ou autre Bonaparte.

Pour ce qui est de l’histoire dans le présent (Abstergo et compagnie), rien de neuf dans cet opus. Il faudra, il me semble, chercher du côté d’Assassin’s Creed Rogue pour cela.

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Paris est magique

Une des principales force de la saga Assassin’s Creed est bien entendu ses graphismes et cet épisode nouvelle génération, prenant place pendant la Révolution Française, était attendu de pied ferme pour ça.

On sait maintenant pourquoi Beethoven a composé la Lettre à Elise
On sait maintenant pourquoi Beethoven a composé la Lettre à Elise

Le jeu est beau, magnifique. Rarement un tel degré de justesse n’aura été atteint : les statues, les effets de lumière, les textures, les visages (particulièrement celui d’Elise), tout est magnifique.

On s’arrête régulièrement pour profiter du paysage. On s’amuse à attendre la transition jour/nuit pour admirer les changements de luminosité. On prend de nouveau plaisir à regarder les animations des tours d’aigle, tant la profondeur de champ et la densité sont impressionnantes.

Ça fourmille de partout… Et c’est là qu’arrive les problèmes d’optimisation du jeu, bien connus de tous tant ils ont fait parler d’eux.

Le framerate est à la rue chaque fois que la foule est un peu dense (et cela arrive souvent). Certains PNJ ont la capacité de voler mais aussi d’apparaître ou de disparaître comme par enchantement… Parfois, le sol est inconsistant et vous entraîne dans une chute dans les limbes. (Tout ceci m’est arrivé au moins une fois).

Le jeu ayant connu, depuis sa sortie, différents patchs censés corriger la majorité de ces problèmes, il est effectivement devenu plus fluide… Le framerate reste cependant inconstant quand la foule est présente.

Chute de framerate garanti
Chute de framerate garanti

C’est dommage, pour un jeu ayant suscité autant d’attente, qu’il ne soit pas poli comme il l’aurait fallu. Le bug devient une marque de fabrique de la franchise… Autant que la capuche.

Ça ne nuit pas, ou presque, au plaisir de jeu mais ça reste étonnant au vu des moyens déployés depuis le temps que cet Assassin’s Creed à Paris était prévu.

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Paris la nuit, c’est fini

AC Unity - TitleL’infiltration n’a jamais été autant de mise dans un Assassin’s Creed. A coup de petites touches, tout le gameplay a été remis à neuf.

Enfin, un vrai système de couverture vous permet de prendre appui sur un muret, tout en gardant un œil sur votre prochaine victime.

La possibilité en free-run d’orienter ses ascensions et descentes vers le haut (en appuyant sur A ou X, comme toujours dans la saga) ou vers le bas (en appuyant sur O ou B), diminue radicalement le nombre de morts stupides pour cause de saut involontaire.

Les ennemis ont « la bonne idée » et la possibilité, à partir du moment où ils sont en nombre, de vous tuer d’un seul coup d’épée, idée intéressante qui change radicalement la manière d’aborder les combats. On privilégiera souvent la fuite et, si l’infiltration échoue, on aura plutôt tendance à attendre que la situation se calme pour réessayer plutôt que de foncer dans le tas comme dans les précédents jeux de la saga. Pour autant, c’est frustrant manette en main car aucun signal visuel ne différencie une attaque normale d’une attaque qui vous tue instantanément, vous offrant par la même occasion le temps d’une pause pipi pendant le temps de chargement qui s’en suivra.

Le système de combat, plus dur en début de jeu, s’efface complètement pour devenir peut-être même le plus simpliste de la saga, une fois équipements et upgrades achetés.

Certains bâtiments sont désormais ouverts, à vous de choisir l’angle le plus pertinent : passer par la fenêtre ou crocheter la porte. Là encore l’intention est bonne, mais il arrive parfois que l’on entre dans un bâtiment sans escalier pour monter à l’étage… On est alors bon pour ressortir et trouver la bonne fenêtre afin de remplir notre mission. Pourquoi ???

On continue de s’accrocher à tout et n’importe quoi, désagréable pendant les phases de free-run, contre-productif pendant les phases d’infiltration. Le sentiment de passer de rail en rail est malheureusement toujours présent. Exemple en vidéo (je voulais juste prendre la porte) :

11 ans après la sortie de Prince Of Persia : Les Sables Du Temps, Ubisoft n’a toujours pas réussi à reproduire l’impression de liberté mise en valeur par « l’exécution » qui est pourtant à l’origine de la saga Assassin’s Creed.

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Telle est ma quête, suivre l’étoile

Les mécaniques restent les mêmes. J’obtiens ma quête, un petit point s’affiche sur la carte, je dessoude quelques mecs, je récupère l’objet, je fuis la zone pour ne plus être en état d’alerte (même si je n’en ai déclenchée aucune) et mission accomplie. Youpi ! J’ai gagné 400 de gold alors que mon objectif est d’acheter une arme en coûtant 120 000…
Aspect abject, il est possible de gagner du temps sur l’achat des upgrades via des micro-paiements. Merci Ubisoft de penser aux porte-feuilles des mamans.

AC Unity - Map

Sur la trentaine d’heures que j’ai passé sur le jeu, la moitié aura été consacré à remplir des objectifs peu gratifiants : ouvrir des coffres, faire des quêtes annexes sans grands fonds ni intérêts…
C’est plus plaisant c’est déprimant.

Pourquoi Assassin’s Creed ? Pourquoi me forces-tu à faire autant de trucs sans grand intérêt ? Ne me fais pas croire que pendant ta conception un mec a imaginé ça sympa de me faire perdre mon temps à courir après des objectifs « inutiles ». Coffres, cocardes révolutionnaires, artefacts, missions annexes fumeuses. Si c’est pour allonger la durée de vie, tu ne m’auras pas, sache-le !

Malgré tout, on note les bienvenues « énigme de Nostradamus » et « Meurtre à Résoudre », de nouveaux types de quêtes qui mettront vos neurones en surchauffe, soit via des énigmes vous forçant à explorer un quartier donné, soit via une enquête sur les conditions d’un meurtre dans laquelle il vous faudra démêler le vrai du faux.

Les missions « Helix », elles aussi nouvelles, sont une forme de quête ressemblant furieusement aux anciennes missions d’entraînements des anciens opus et sont l’occasion de changer du Paris du XVIIIe siècle. Je n’en dirai pas plus, même si elles ont largement été dévoilées dans les différents trailers ; ça ne les empêche pas de faire office de bouffée d’air frais. Je vous laisse donc le plaisir de la découverte.

Enfin, certains coffres sont uniquement déblocables via l’application mobile. L’action se découpe en deux phases.

AC Unity - Marqueur

La première consiste à repérer sur un modèle 3D d’un bâtiment parisien des glyphes dans un laps de temps limité. La seconde reprend le format des missions de commerces/assassinats des précédents opus. Un objectif, un certain nombre d’assassins à déployer sur celui-ci (jusqu’à quatre pour maximiser ses chances) et ensuite il suffit juste de se montrer patient et de prier pour que celle-ci est un effet sur le jeu sur console. Clairement, la dimension ludique de cette application n’est pas loin du néant.

Notre Dame version Assassin’s Creed Unity App
Notre Dame version Assassin’s Creed Unity App

Autre fonctionnalité intéressante, la carte est synchronisée entre l’application mobile et le jeu. Ce qui permet de définir ses points d’objectifs à la volée sur son smartphone, sans passer par le menu pause.

Cependant, comme le reste du jeu, celle-ci est mal finie ! Voilà bientôt trois semaines que j’ai supprimé l’application et pourtant j’ai toujours un pointeur vers un coffre qui n’existe plus dans Assassin’s Creed Unity.

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Pari simple, double ou combiné

Le multijoueur est à l’image du jeu. Pétri de potentiel mais imprécis. Du coup, autant les missions assassinat donnent l’occasion de sessions grisantes lors desquelles on court partout et on dessoude en masse, ce qui donne lieu à une course au kill plutôt marrante, autant les missions infiltration sont très difficiles à gérer sans une coordination entre joueurs, impossible sans casque et micro.

Faisable en solo, il est possible qu’en cours de mission, quelqu’un vous rejoigne améliorant ainsi la fluidité pour réaliser ses missions mais il faudra redoubler d’efforts, les ennemis étant souvent en masse.

Point important : aucune mission multijoueur n’intervient durant la campagne solo.

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Paris tu paries que je te quitte ?

Assassin’s Creed Unity n’est ni un mauvais jeu, ni un bon jeu. Ma trentaine d’heures en sa compagnie aura été plutôt agréable, il n’en reste pas moins que j’en sors avec une terrible frustration. Comme si ce jeu était plus exigeant avec moi qu’il ne l’est avec lui-même.

Il se veut « jeu d’infiltration », genre qui requiert une précision chirurgicale. Or, cette précision est brouillée par un système de déplacement qui veut nous prendre par la main afin de rester accessible. (J’ai notamment réussi à écouter une conversation au dernier étage d’un bâtiment en étant sur le toit).
Il se veut « Open World » où le simple fait de se déplacer devrait être un plaisir mais en nous guidant, il nous prive du sentiment de liberté !

Il cherche à trouver un système de combat intéressant mais au final, on passe du sentiment d’injustice à une simplicité déprimante au cours de notre progression.
Il se veut « jeu grand spectacle » mais ne nous offre finalement aucune scène marquante. Difficile lorsqu’on n’est pas acteur de la Révolution Française, théâtre pourtant prometteur.

Mention spéciale pour le boss de fin particulièrement stupide. Cela dit, on a un vrai boss de fin… Et pas une course mal foutue (coucou Assassin’s Creed III).

Tellement dommage que chaque épisode de cette saga, si emblématique de l’époque vidéo-ludique actuelle, soit systématiquement si mal fini.

J’aime plus Paris…

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