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[Avis] Resident Evil 2 – X Gon’ Give it to Ya*

J’écris tellement moins qu’avant que je ne sais plus par où commencer quand je veux vous proposer un article. Je fais un test ? Je donne mon avis ? Je raconte ma vie ? Toutes ces questions m’assaillent sans cesse et je finis par ne rien écrire. C’est compliqué de bloguer.

Bref parlons un peu de Resident Evil 2.

Bienvenue à Racoon City

S.T.A.R.S

Si les jeux d’horreur et autres Survival du genre étaient ma came, je pourrais vous dire que j’ai un excellent souvenir de Resident Evil 2 sur PlayStation. Mais ce n’est pas le cas. C’est donc à l’été 1998 que j’ai mis la main sur le jeu de Capcom, mon premier pas dans le Survival-Horror, et longtemps mon dernier (jusqu’à TLOU, je ne compte pas Resident Evil 5 qui est plus action que survie). J’étais à fond, j’y jouais dans le noir, avec la peur au ventre mais je kiffais. Puis vint la fameuse scène du licker qui traverse le miroir sans teint. J’ai rarement eu aussi peur de ma vie ! C’est d’ailleurs depuis cette époque que j’intériorise tout. Par la suite je n’ai plus touché au jeu et, de mémoire, j’ai dormi toute une semaine avec la lumière allumée, j’avais 13 ans.

Alors quand Capcom a annoncé ce remake de RE2, le masochiste en moi s’est dit « MAIS VAS-Y FONCE ». Ben ouais, depuis j’ai fait Bloodborne, j’ai fait Dark Souls, je compte même Prey dans le tout et, je me suis dit, que je supporterai même si j’ai toujours en horreur… les films d’horreur. Hahaha. Bien m’en a pris.

Résidente des Villes 2

Je pourrais pas vous dire si le jeu est extrêmement fidèle au matériau de base, mais ce Resident Evil 2 fait tout pour dans ma tête et mon corps. Pour aller au-delà de mes souvenirs du jeu, j’ai fait ma première partie avec Claire Redfield (sœur de) et j’ai adoré. Oui, j’ai eu peur, très peur. J’ai été très peu serein durant la moitié de ma partie (à peu près toute l’action qui se passe dans le Commissariat), faut croire que je suis peut-être un peu claustrophobe et Mr.X, bordel Mr.X, quel enfoiré ! J’ai rarement été autant terrifié par un personnage de fiction (bon j’essaye de m’éviter le plus possible les figures terrifiantes).

La fameuse résidente des villes

Mr.X, ici, est sans doute ce qui se fait de mieux dans l’épouvante, plus encore que les lickers ou les chiens qui escaladent les grillages. Plus que les monstres étranges des égouts de la deuxième partie du jeu. Mr.X est la peur. Il apparaît à un moment où je m’étais enfin acclimaté avec l’ambiance du jeu (qui est glauque à souhaits, mais j’y reviendrai) et il est increvable. Pire encore, le mec se balade quasiment où il veut et quand il veut et fini même par rentrer dans les pièces où on était en sécurité jusqu’alors. Il n’a pas besoin de vous courir après, sa présence fait déjà tout le reste. Quand il passe les portes, il vous met la pression. Quand il les ouvre, il vous met la pression, quand il dégage les zombies sur son chemin, on se dit « mais bordel, c’est qui ce gars ? »

Cette démarche calme et déterminée

Dans le scénario A de Claire (et sans doute de Léon), le frisson est intense quand on le voit soulever la carcasse de l’hélicoptère, et on en vient à regretter d’avoir éteint l’incendie. Puis, quand on recommence le jeu avec le scénario bis (celui de Léon pour ma part), on espère qu’il arrivera le plus tard possible, afin de profiter une nouvelle fois du Commissariat de Raccoon City (enfin, profiter est un bien grand mot). Que nenni ! À peine dans le hall du commissariat, on peut le voir sur une caméra de surveillance qu’il fracasse et on se dit « bordel, ça recommence » et le mec, ce Mr.X, apparaît bien vite après votre première fuite face à un licker. Merci Capcom, enfin pas merci en fait !

Mr.X tranche par autre chose. Là où tout au long du jeu nous avons le droit à très peu de thèmes musicaux, sans doute pour privilégier le « sound design » de RE2, lui à droit à une musique stressante qui se déclenche dès qu’on le voit. C’est incroyablement oppressant, ça en devient presque débile tellement il en impose avec sa démarche qu’on croirait calqué sur le rythme de son thème. Oh mon Dieu ! Et ces pas ! Son pas lourd et assourdissant qu’on entend même quand il est plutôt loin de nous, qu’on entend s’approcher à mesure qu’on s’approche de lui, qu’on entend en fond H24, c’est terrifiant. Madame, Monsieur, ça c’est l’épouvante, Mr.X est l’épouvante et je m’étonne de ne pas en faire des cauchemars tous les soirs.

Quelqu’un a perdu son chapeau…
Je pense que ce n’est pas une mauvaise idée oui
Regardez comment le mec domine ! Même moi je ne me baisse pas comme ça quand je passe les portes

Ombres et (un peu) de lumière

Pour installer la peur dans votre expérience de jeu et surtout pour mettre ce RE2 au goût du jour, Capcom a fait un énorme travail grâce à son RE Engine. Avant, c’était les angles de caméra et la manière d’ouvrir les portes qui faisaient le sel de RE2. Maintenant, caméra à l’épaule, c’est l’ambiance qui a pris le relais. Il fait noir, il fait sombre, on est dans un monde quasiment sans lumière, sinon celle de votre lampe de poche et, quand il y a un peu de clarté, ça ne dure jamais bien longtemps et ça reste glauque. De la fumée ici et là, des ombres inquiétantes, des bruits de pas, des cris, le parquet qui craque, des portes qui grincent, des fenêtres qui se brisent (pour laisser entrer un ou plusieurs zombies)… Tout est fait pour vous faire péter un plomb comme jamais. En tout cas, ça a marché sur moi.

C’est sympa par ici…

Je ne vous parle même pas des cadavres jonchant le Commissariat et toutes les zones que vous pourrez visiter. On est toujours aux aguets, à l’affût, à se dire « est-ce un vrai cadavre ou est-ce qu’il va se relever et nous attraper par derrière pour nous mordre la carotide ? » Les murs sont tachés de sang, certains corps sont suspendus, vous défiant de passer en-dessous si votre santé mentale le permet. Des traces de griffes sur les parois sonnent comme un avertissement « attention, Licker à proximité », comme si ça allait suffire pour prévenir du « jumpsquare » imminent (spoiler, NON).

Le bestiaire de ce RE2, sans être ultra diversifié, suffira à vous faire passer de mauvaises nuits ainsi que de mauvais moments tout au long de votre aventure :

– Les zombies, pas loin d’être increvables, qui se traîneront vers vous même avec les jambes coupées (car oui on peut leur tirer dans les jambes voir même les arracher avec un bon tir ou le couteau), check.

– Mr.X, j’en parle plus, check.

– Les Lickers, la terreur de mon adolescence, check. J’ai d’ailleurs revécu la scène du miroir sans tain avec courage et ce fut comme une victoire pour moi, j’aurais pu m’arrêter là.

– Les chiens zombies, check. Heureusement il y en a peu dans l’aventure de Claire.

– Les créatures des égouts (sans doute des rats infectés) et leur râle caractéristique, check.

– Les être humanoïdes, sortes de monstro-plantes quasiment increvable aussi, sauf avec une bonne flamme, check.

En fait, il n’y a que le boss récurrent du jeu, Willy B. qui ne m’a pas vraiment fait peur, à part quelques mises en scène maîtrisées.

Vous l’aimez comment votre viande de licker?

Et la survie dans tout ça ?

Bon, niveau survie, RE2 fait le boulot. Certains trouveront sans doute étrange qu’on puisse acquérir pas mal de munitions dans un jeu du genre (moi le premier), mais les zombies sont tellement résistants, que ce n’est pas du luxe et qu’on est en fait très vite en chien de balles. Il faut en effet compter 4-5 balles dans la tête d’un zombie pour le mettre hors d’état de nuire dans le meilleur des cas, sauf quand on a la chance de lui faire exploser la tête. J’espère d’ailleurs que vous avez le cœur accroché, le PEGI 18 n’est pas de trop ici, et chaque explosion de chair est très graphique, suffisamment pour vous retourner après un bon repas, pire encore si vous jouez en 4K, ha ha.

Donc, les munitions, il y en a très peu. Les armes puissantes se méritent comme jamais (il faut un objet, pour débloquer un autre objet pour enfin débloquer tel endroit ou l’arme voulue est entreposée) et votre inventaire est vite plein et donc restreint, surtout si vous ne trouvez pas les sacoches disséminées dans l’aire de jeu. Les armes prennent un emplacement (ou 2), les objets de soins aussi, les objets à utiliser (clef, pince, etc) pareil, de quoi vous faire péter un plomb et vous obliger à retourner sur vos pas pour faire de la place. Même pour sauvegarder il vous faudra faire de la place dans votre inventaire… Enfin que dans le mode Hardcore, heureusement.

En parlant des objets utiles, c’est tout ce qui fait le piment du jeu, ces énigmes et ces objets à trouver. C’est d’ailleurs ce point qui m’a manqué dans TLOU par exemple. Là où ce n’était de la survie que pour de la survie. Dans RE2 (comme un peu dans Prey d’ailleurs), pour avancer, il vous faudra trouver le bon objet pour déplacer une bibliothèque ou couper une conduite de gaz. Avoir la bonne clef pour ouvrir une porte qui vous permettra de fuir ou encore trouver des codes, soit pour fuir le Commissariat (c’est le premier objectif du jeu) soit pour ouvrir des coffres forts vous offrant certaines améliorations pas de trop. Ça a beau être une reddit du jeu de 1998 et un procédé plutôt vieillot, c’est toujours efficace, pour mon (notre) plus grand « bonheur ».

Enfin pour ce qui est de la gestion de votre état de santé, sachez qu’il y a 3 paliers, visibles que dans le menu (Ok, Attention et Danger). Ils sont aussi visibles à l’écran mais seulement selon la posture de votre personnage. Il se traînera de plus en plus selon son état. Pour vous soigner c’est toujours la même chose : il y a quelques sprays qui vous redonnent toute votre vie, sinon il faudra trouver des plantes (vertes surtout, la rouge permettant d’augmenter les effets des vertes et des bleues, et la bleue vous protégeant contre le poison et augmentant votre constitution un certain temps).

My name is Willie, Willie B(eamen)

Des ajouts ?

Quelques-uns oui, même si le seul dont je pourrais vous parler c’est l’ajout du passage où on contrôle Sherry Birkin (lors du scénario de Claire), après son enlèvement. C’est bien pensé et ça vous permet presque de souffler entre deux fuites de zombies, enfin souffler, tout est relatif.

Je sais aussi que du côté du scénario de Léon, on peut contrôler Ada Wong, mais à l’heure où j’écris ces lignes j’ai à peine commencé le scénario Bis de la nouvelle recrue de la police de Raccoon City, donc je ne sais pas trop comment ça se passe.

Quant aux scénarios Bis, je ne sais pas si je peux en parler dans les ajouts, mais ce qui est sûr, c’est que quand j’ai lancé Léon Bis après ma première partie avec Claire, je fanfaronnais. JE CONNAIS LE COMMISSARIAT ET TOUT LE RESTE, ÇA VA ÊTRE EASY. PTDR CERTAINEMENT PAS, je suis limite encore plus flippé que ma première partie, merci les incohérences du scénario entre autres, avec des portes de nouveaux fermées, m’obligeant à faire des détours flippants dont je me serais bien passé, mais hey, faut bien en avoir pour son argent et pour le coup, Capcom ne m’a pas blagué ici.

Vous avez eu peur ?

Moi oui !

Cette nouvelle itération de Resident Evil 2 fait donc le boulot là où on ne l’attendait (sans doute) pas. En tout cas sur moi ça a marché. L’ambiance est glauque et poisseuse. Les bruits sont dingues (quel sound design de folie !) Les lieux visités sont oppressants et ceux dès le début avec le Commissariat qui était un ancien musée (quelle idée…) Et le bestiaire est suffisamment varié pour vous faire flipper toutes les nuits. Malgré tout on regrettera quelques trucs, comme la possibilité d’achever un zombie au sol d’un coup de talon, ou encore une commande esquiver (on ne peut esquiver personne), mais je pense que c’est ce qui fait aussi la difficulté du jeu, alors on fait avec.

Mention spéciale pour le doublage français qui est de toute beauté (nettement meilleurs que la version anglaise que je trouve claqué, un comble). Quant au doublage japonais, toujours excellent, comme à son habitude, même si ça fait toujours bizarre pour certains de voir des caucasiens américains parlés japonais (alors qu’en vrai c’est bizarre de les voir parler français aussi).

Bref, ce Resident Evil 2 est une franche réussite, je n’ai plus qu’à le platiner maintenant et à croiser les doigts pour un Resident Evil 3 du même niveau.

Les Plus :

– l’ambiance sonore

– les énigmes

– Sherry et Ada Wong

– le doublage français

– Mr.X

Les Moins :

– les incohérences des scénarios Bis

– pas de commande pour esquiver…

– …ni pour achever un zombie au sol

– certains effets graphiques qui font très huileux dès qu’il y a de la pluie

Jouabilité : ★★★★☆ Quoique un peu rigide dans les déplacements des personnages, surtout à cause de l’absence d’esquive et d’une vitesse de course un peu lourde, le tout est très fluide.

Réalisation : ★★★★☆ C’est beau, aussi bien dans les jeux de lumière que dans les graphismes généraux. On est loin de 1998 et de ses décors pré-calculés. Par contre on regrettera certains faciès (genre les expressions de visage de Claire) et cet effet huileux qu’on retrouve un peu partout dès qu’on est mouillé.

Musique et Son : ★★★★☆ Il y a très peu de musiques. Je me rappelle vraiment que du thème de Mr.X et de celui du boss de fin. Par contre le sound design est à tomber par terre, le son binaural est complètement dingue. À jouer avec le casque ou une superbe installation sonore pour une immersion totale !

Difficulté : ★★★★★ Je mets 5 étoiles car ça dépend vraiment de votre implication et de votre goût pour les jeux d’horreur. Le jeu n’est pas si compliqué que ça en Normal (et en Facile encore moins) mais vous donnera du fil à retordre en Hardcore. Courage !

Durée de Vie : ★★☆☆☆ Comptez 10 heures de jeu pour finir la campagne en Normal. 5-6 de plus si vous tentez un scénario bis. Si vous êtes à la recherche du platine, ça montera jusqu’à une cinquantaine d’heures.

Cet avis a été écrit grâce à une version PlayStation 4 achetée par mes soins !

Bonux Tracks : Vous pouvez aller faire un tour sur ma chaîne Twitch pour revoir toute mon aventure avec Claire Redfield et mon stoïcisme apparent face à tous les jumpscare du jeu.

Regardez Résidente des Villes 2 : Découverte du commissariat de LirycSama sur www.twitch.tv

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