Après quatre aventures sur les consoles Sony et un remaster de qualité des trois premières, Nathan Drake s’illustre dans un cinquième jeu sur la dernière console de Sony et ce, pour la dernière fois. Car oui les amis, A Thief’s End marque, comme son nom l’indique, la fin des aventures de monsieur Drake.
Prenez vos carnets de voyage et vos mouchoirs les plus doux, je m’apprête à vous raconter mon ultime périple aux commandes de cet explorateur des temps modernes.
L’aventure pépère.
On retrouve notre héros made in Naughty Dog favori dans une vie posée métro boulot dodo avec sa chère et tendre Elena Fisher, bien loin des escapades à l’autre bout du monde, à la recherche de reliques oubliées entre deux fusillades et séances d’escalade trompe-la-mort. Les deux amoureux aspirent à une vie sereine ensemble et on les comprend bien après cette balade en jet ski abominable en Amazonie, ce trek interminable au Tibet ou le fiasco de la sortie shopping dans ce marché en Syrie !
Heureusement pour nous, de vieux fantômes du passé resurgissent et forcent Nathan Drake à ressortir ses chaussures de marche et ses holsters Décathlon (ceci n’est pas un article sponsorisé). Et quoi d’autre que la famille pour pousser un homme à désavouer une partie de ses vœux de mariage ? Uncharted 4 introduit en effet un personnage plus qu’important dans la vie de Nathan Drake puisqu’il s’agit de Samuel Drake, son grand frère qu’il pensait mort. Ces retrouvailles se révèlent être un parfait prétexte pour faire reprendre du service à notre cher aventurier, cette fois pour se lancer à la poursuite du plus gros trésor pirate jamais connu.
Retour vers l’aventure.
U4: A Thief’s End se présente évidemment comme tous les autres Uncharted : des phases d’exploration ponctuées par des phases de gunfight (ou « piouw piouw »), entrecoupées de scènes portant le scénario. Dans le tas, pas mal d’escalade, des trésors à foison à trouver et beaucoup, beaucoup de contemplation. Je ne pense pas pouvoir vous le cacher plus longtemps et d’ailleurs je vais vous le dire tout de suite : le jeu nous présente les décors les plus beaux qu’on ait vu jusque-là dans la série. Pour la fin, Naughty Dog a voulu nous en mettre plein les yeux et c’est réussi. Forêts luxuriantes, villas extravagantes ou centre-ville animé, les lieux sont aussi divers qu’ils sont magnifiques et travaillés. Uncharted 3 nous avait laissé entrevoir les talents des développeurs quand il s’agissait de nous offrir des villes aux multiples PNJ ou de grandes étendues où la nature règne, sachez que vous n’êtes pas prêts pour ce que vous vous apprêtez à voir en lançant Uncharted 4. La direction artistique et les détails apportés à la réalisation des décors sont admirables. Alors oui, parfois la technique ne suit pas forcément et au pied de ces falaises vertigineuses d’Italie on peut voir une mer figée, sans vie. C’est regrettable mais rapidement relégué au second plan tant on prend du plaisir à évoluer dans ces lieux aux couleurs vibrantes.
L’exploration représente évidemment une grande part du gameplay entre escalade, énigmes et recherche de trésors et de pages de journal. Pour une fois, le carnet de voyage de Nate n’est pas déjà rempli dès le début du jeu : c’est à vous de trouver les documents ou monuments importants à consigner dans ce précieux ouvrage. Bien sur, les éléments indispensables à la résolution des énigmes se trouvent dans les scènes de dialogues mais vous raterez de jolis croquis et petits gags si vous ne prenez pas la recherche un peu au sérieux.
Certains chapitres poussent l’exploration à un niveau au-dessus puisqu’on se retrouve en voiture à parcourir de grandes étendues sauvages. On peut ainsi aller où bon nous semble et monter ou descendre du véhicule à volonté. Les zones où on y a accès sont grandes comparées à ce qu’on a pu voir avant mais on est loin de l’open-world, ne vous y trompez pas. Ce nouvel « accessoire » est prétexte à de nouvelles mécaniques de gameplay lors de ces phases, ce qui est toujours bon à prendre.
Comme dans chaque Uncharted, Nathan Drake est rarement seul et, à ses acolytes habituels, se rajoute Sam qui se révèle aussi tête brûlée que son petit frère. En plus des interactions indispensables à l’avancée dans les niveaux, il est possible de débloquer des dialogues optionnels avec les PNJ, ce qui donne souvent des dialogues marrants ou des scènes attendrissantes.
Côté baston on retrouve le rythme auquel on était habitué, à savoir que lorsqu’on avance tranquillement depuis quelque temps c’est que des gars armés vont nous tomber dessus. Ou plutôt qu’on va leur tomber dessus cette fois. En effet, Uncharted 4 apporte une nouvelle dimension aux phases de combats en rendant la plupart réalisables uniquement en furtivité. Au delà du game-design totalement propice au cache-cache (murs, hautes herbes, caisses en tout genre), le jeu introduit un nouvel indicateur familier aux amateurs de jeux d’infiltration : le niveau d’alerte des ennemis. Disponibles jusqu’au niveau Difficile (asseyez-vous dessus si vous faites le jeu en extrême), des petits losanges apparaissent au dessus des ennemis et changent de couleur suivant si vous êtes repérés ou non. Ainsi, vous pourrez passer au travers de beaucoup d’échauffourées sans tirer la moindre balle, n’en déplaise à ce cher Sully !
Hormis ces quelques nouveautés dont je viens de vous parler, Uncharted 4 est sensiblement semblable à ses aînés et n’innove pas non plus le genre. Vous êtes prévenus !
(NDLR: Le multijoueur a totalement été occulté dans ce test pour la simple et bonne raison qu’il ne m’intéresse pas du tout et que je n’ai aucun courage journalistique puisque je ne le suis pas :3)
La fin de l’aventure?
Qu’est ce que je retiens de mes dernières heures avec Nathan Drake me demanderez-vous ? Beaucoup de positif bien sûr mais j’ai également quelques petites réserves sur certains points. Nul jeu n’est parfait.
Le rythme tout d’abord, qui m’a rendu un brin perplexe au début du jeu avec d’interminables cutscenes et des séquences de jeu bien courtes et bien peu intéressantes. Ces cinq ou six premiers laborieux chapitres passés tout va mieux une fois au cœur de l’action. Les chapitres sont relativement longs comparés à ce qu’on a pu connaître des précédents titres et c’est appréciable, cependant la durée de certains est très largement étirée avec l’apparition de ce fameux véhicule dont je vous parlais plus haut, ce qui pourrait agacer certains joueurs. La chasse aux trésors se révèle fastidieuse lorsqu’on évolue au volant d’un gros engin et mon avis que ça pourrait gâcher le plaisir de beaucoup. Ceux qui font l’impasse là-dessus profiteront d’une petite balade et seront certainement les plus heureux de cet ajout !
Autre point qui m’a un peu déçue : les énigmes. Peu nombreuses, on se retrouve plus souvent à crapahuter pour trouver LA caisse qui nous permettra de continuer à avancer que de jouer des méninges pour découvrir l’indice qui nous mènera à la prochaine étape. Reste que ce jeu est un Uncharted et qu’on en trouve quand même ponctuellement et des pas mal. L’interaction avec le journal va plus loin qu’un simple coup d’œil ce qui est finement joué de la part des développeurs qui apportent un coup de frais à cet objet qui faisait plus décoration qu’autre chose dans les précédents opus.
Côté gunfights aucun ne m’a réellement posé de problème en niveau difficile. L’IA des ennemis a bénéficié d’une petite upgrade sympathique ce qui leur permet d’agir différemment suivant les situations afin de prendre le joueur au dépourvu. A l’instar de The Last of Us les acolytes de Nate ont beau se balader au milieu des ennemis, ils ne les alerteront pas pour autant. On sent d’ailleurs l’influence que le titre a pu avoir sur cet Uncharted tant sur l’interface de jeu que sur le gameplay ou même les interactions avec les PNJ. Quel dommage que la plupart du temps cette influence ressorte dans les points négatifs.
Malgré tout, ce titre se veut réellement bon en terme de réalisation et très agréable à jouer. Au-delà de tous les points relatifs au gameplay et game-design dont je vous ai parlé jusque là, le côté développement du scénario qui me tenait à cœur pour ce dernier titre est au rendez-vous. Le personnage de Sam semble certes débouler de nulle part mais il est un parfait prétexte pour dévoiler les zones d’ombres de l’histoire de Nate qu’on avait pu entrevoir dans le 3ème opus notamment. Il se révèle aussi un argument de poids pour se plonger dans la nostalgie ambiante générée par A Thief’s End. Tout au long du jeux, des allusions aux précédents titres surgissent dans le décor ou dans les dialogues. Certains passages sont complètement scénarisés pour nous envoyer le message « profitez bien, là tout de suite, c’est la dernière fois ». Je me garderais bien de vous les raconter bien évidemment, loin de moi l’idée de vous gâcher le plaisir ! Mais de mon côté, le message est bien passé et j’ai savouré chaque moment.
L’ambiance du jeu est magnifiquement portée de bout en bout par une composition musicale de génie. Chaque chapitre a son propre thème et chaque événement au sein d’un chapitre provoque un changement dans le morceau. On s’écarte de ce qu’on a pu avoir dans les précédents opus, qui eux même étaient déjà géniaux, mais la qualité de la bande-son est vraiment là. On doit tout cela à Henry Jackman, l’homme derrière les BO de Kick-Ass, Les Nouveaux Héros, certains Marvel (ceux de Disney) ou encore le très bon Kingsman. Ceci explique cela. J’espère intimement revoir cet homme aux commande de futurs titres du studio.
De façon générale ce jeu est une ode à l’aventure et un bel hommage à Nathan Drake.
Pour conclure sachez que, sans vous spoiler, A Thief’s End est un parfait mélange des ingrédients qui ont fait les premiers Uncharted : du spectaculaire, du fun, de l’aventure et pas une seconde d’ennui. Mon test aurait pu se résumer à cette phrase mais le jeu méritait plus que cela!
La fin que nous offre le studio Naughty Dog est, à mon sens, parfaite et honore de la plus belle façon les protagonistes que l’on a pu voir évoluer depuis Uncharted premier du nom mais également les joueurs. Ce jeu a été développé de bout en bout pour les joueurs. Non seulement pour les fans de la première heures de Nathan Drake mais aussi pour tous les autres.
Pour ça, pour cette dernière danse, pour tout Uncharted, Naughty Dog, merci mille fois.
J’ai aimé :
– La musique.
– Les dialogues optionnels.
– C’est un bon/beau Uncharted.
– La nostalgie ambiante.
– Les décors !
– La fin.
J’ai moins aimé :
– Les quelques petits bugs techniques.
– Le manque d’énigmes.
– L’absence du thème musical sur l’écran titre :((((((((
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