Rayman Legends: Le retour du héros sans bras ni jambes
Support du test : PlayStation 3
La rime est fortuite mais elle passe bien, n’est-ce pas ?
De l’origine à la légende.
Rayman Legends est la suite du « reboot » Rayman Origins sorti en novembre 2011. Toujours développé par Ubisoft Montpellier sous la houlette de Michel Ancel, le créateur de l’une des séries historiques d’Ubisoft.
Le jeu fut d’abord annoncé comme une exclusivité Wii U, avant de revoir sa politique et de passer multiplateforme, pour le plus grand bonheur des fans de la première heure.
Le jeu prend place un siècle après les événements de l’épisode précédent. Rayman, Globox et toute l’équipe ayant sauvé la Croisée des Rêves des plans machiavéliques du Magicien (vous savez, le ptizètre au chapeau de sorcier) ont passé tout ce temps à dormir. Le problème c’est que pendant tout ce temps, les cauchemars ont pris peu à peu le contrôle de la Croisée des Rêves, et le Magicien, que l’on croyait vaincu, est de retour, accompagné de 4 autres ptizètres « maléfiques » qui s’avèrent être ses clones. Polokus décide alors d’envoyer Murfy réveiller nos héros! Voilà pour « l’histoire » si on peut dire. Je ne vous mentirai pas que ce n’est pas le détail le plus important de ce Rayman Legends. Vous êtes prêts pour l’aventure? C’est parti!
Princesses Guerrières, Murfy, musiques, magicien et facilité.
Derrière cette suite de mots se cache l’essence même de ce Rayman Legends.
Rappelez-vous, dans Rayman Origins, vous deviez sauver les 5 fées de la Croisée des Rêves afin qu’elles vous ouvrent le passage vers le dernier Monde du jeu. Cette fois-ci, Bétilla et ses copines coquines ne sont plus là. A la place, vous devrez « sauver » pas moins de 10 princesses à travers les cinq Mondes principaux du jeu. Princesses qui seront d’ailleurs jouables après que vous les ayez débloqué. Vous pourrez donc, après quelques niveaux, jouer avec 4 personnages différents: Rayman, Globox, Ptizètre et Barbara, la première princesse. Cette diversité aurait pu être intéressante si elle n’avait pas été que graphique car tous les personnages se jouent de la même façon, vraiment dommage.
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Rayman et les autres ont accès dès le début du jeu à toutes les capacités débloquées dans l’épisode précédent. Vous pouvez toujours courir sur certains murs et plafonds, donner des coups, planer en maintenant la touche X, sauter etc. Là où le jeu innove, c’est en introduisant Murfy dans certains niveaux. Cette « coopération solo » (oui je sais, c’est étrange), se traduit par une aide de Murfy dans le niveau. Il pourra ouvrir des passages, éteindre des boules de feu, déplacer des plateformes ou encore chatouiller les ennemis afin de les rendre vulnérables. Comment? Tout simplement en appuyant sur la touche Rond au bon moment, Murfy se déplaçant tout seul à l’écran. La manipulation, quelques peu compliquées la première fois, ne l’est pas tant que ça vu que le scrolling automatique est un peu lent dans les niveaux où le personnage apparaît. Le concept est sans doute plus accessible sur Wii U, si tentez que vous avez un deuxième partenaire pour jouer avec vous… Et que la console s’est vendue.
On notera aussi que les niveaux « Mosquito » de Rayman Origins, la phase Shoot’Em Up avec le moustique, ont disparu (enfin presque). A la place, le Sorcier Nuage vous permettra, dans certains niveaux, de lancer des « fulguro-points ». Pas mal, mais beaucoup moins fun que le SHMUP. D’ailleurs, profitons-en pour parler de la construction des mondes de Rayman Legends. Ils ont tous le même cheminement, malheureusement. Vous commencez par un niveau vous permettant de vous familiariser avec l’environnement, puis un autre accompagné de Murfy. Arrive ensuite les niveaux de « run » permettant de libérer une des princesses guerrières. L’opération se répète jusqu’au sauvetage de la deuxième princesse et après? Niveau de présentation du boss avec l’aide du Sorcier Nuage, niveau de boss et niveau musical pour clôturer le monde. C’est sympa lors du premier monde, ça passe au monde suivant, sauf que ça finira peut-être par vous gaver.
Parlons-en des niveaux musicaux. Ceux-ci sont la véritable bonne nouveauté de ce jeu. Ils revisitent des classiques de la musique, particulièrement des morceaux rocks, le tout parfaitement synchronisé avec les éléments du décor et les actions de votre personnage, enfin si vous avez sauté/frappé au bon moment. Vraiment dommage qu’Ubisoft est spoilé cinq de ces six niveaux. Vous pouvez d’ailleurs en trouver un dans cet article.
Quid de la difficulté? Comme il est loin le premier Rayman (celui de 1995) et son extrême difficulté. Au fil des temps, les jeux de la série sont devenus de plus en plus simple. Sauf que la difficulté était revenue à ses plus belles heures dans Rayman Origins, particulièrement dans les derniers niveaux, les niveaux de la dent rouge et celui de la Lande aux Esprits Frappés. Malheureusement, Rayman Legends n’empruntent pas du tout ce chemin là. Les niveaux sont d’une facilité déconcertante, même à la fin du jeu. La seule réelle difficulté se trouvant dans les niveaux 8 bits, les challenges du jour et de la semaine (si tentez que vous essayez d’avoir le meilleur score) et les niveaux « Retour aux Origines »; car oui! En finissant les niveaux du jeu avec les 3/4 des lums demandés par le compteur de fin, vous gagnerez un ticket à gratter. Ces derniers vous permettront alors de gagner des niveaux de Rayman Origins, des lums ou encore des créatures vous en donnant. Les lums sont d’ailleurs très important si vous voulez débloquer (l’inutile) trentaine de personnages jouables.
J’ajouterai aussi que les niveaux chronométrés, qui étaient bien compliqués dans le précédent Rayman, ont été remplacé par des niveaux invasions qui vous paraîtront extrêmement simple si vous avez un minimum de doigté.
Autre point noir, sur PlayStation 3 (et je pense sur les autres plateformes, j’attends une confirmation de votre part, chers lecteurs), les niveaux ne sont pas jouables en coopération online. Si vous voulez faire ce Rayman Legends à plusieurs, il vous faudra jouer sur la même console avec vos amis, vraiment dommage, surtout à l’époque où la coopération online est la base de ce genre de jeux! C’eut été vraiment bien aussi pour le mini-jeu « Kung Foot » qui est vraiment sympa à plusieurs…
Qu’il est beau mon Rayman! Qu’il est beau!
L’équipe de Michel Ancel a gardé le moteur développé pour Rayman Origins, le UbiArt Framework. La 2D est toujours aussi magnifique et chatoyante; et les ajouts de la 3D dans certains niveaux et sur certains ennemis (particulièrement les boss en arrière plan) sont parfaits. Je saluerai le travail sur les flammes et la lumière, particulièrement réussi, ainsi que l’affichage du nombre de ptizètres libérés à côté des tableaux. Le seul véritable reproche qu’on pourrait faire à tout ça, c’est la tête stupide que Rayman (et Globox) a quand il court. Merci les Lapins Crétins… (Je ne vous juge pas si vous aimez les lapins crétins, chacun ses goûts…)
A la musique, on retrouve l’excellent Christophe Héral, le compositeur attitré des jeux développés par Ubisoft Montpellier. Son travail sur les niveaux musicaux est superbe. Les musiques des niveaux aussi ne sont pas en reste, même si on pourra regretter que pas mal de morceaux de Rayman Origins ont été repris dans ce Rayman Legends.
Une fois de plus, la réalisation est maîtrisée et d’excellente facture. On n’en attendait pas moins.
Légendaire, vraiment?
Graphiquement et musicalement excellent, ce Rayman Legends vous laissera sans doute sur votre fin à cause de la répétitivité de ses mondes et de leur facilité. L’absence de coopération online pourrait être aussi un point noir si vous aimez jouer à plusieurs autrement qu’en local. Cela dit, cette absence est loin d’être dérangeante, après tout, on a tous fait Rayman Origins en s’en passant. Je salue la bonne idée du mode challenge, qui apporte un peu de piquant à la difficulté du jeu, même si là aussi, la répétitivité est au rendez-vous.
Enfin, j’ajouterai que la présence de certains niveaux du précédent Rayman est une mauvaise blague. Refaire tous ces niveaux ne m’a pas particulièrement enchanté et m’a surtout permis de constater que ce Rayman Legends était vraiment plus simple que son prédécesseur; surtout que les niveaux « Origins » présents dans le jeu ne sont pas les plus compliqués… Triste.
J’oubliais! Ubisoft Montpellier n’a pas trouvé meilleur moyen que de pixelliser ou de brouiller l’image des niveaux du dernier monde du jeu pour augmenter la difficulté. Résultat? A part une désagréable sensation de gènes visuelles, vous n’en baverez pas tant que ça, puisque ces niveaux 8 bits ne sont qu’une reprise des six niveaux musicaux.
Si vous avez aimé Rayman Origins, il y a énormément de chance que vous aimiez celui-là aussi, mais vous ressentirez sans doute un petit manque de « je ne sais quoi » que je n’ai moi-même toujours pas réussi à définir.
Mes notes:
Jouabilité : ★★★★☆ (Inchangée depuis Rayman Legends, mis à part les passages avec Murfy qui pourraient vous donner du fil à retordre).
Réalisation : ★★★★☆ (Rien à dire, l’UbiArt Framework est ce qui se fait de mieux en 2D à l’heure actuelle).
Musique : ★★★★☆ (Superbe, particulièrement dans les niveaux musicaux. On regrettera la reprise de certains thèmes et donc le manque de nouveautés dans les niveaux autres que les musicaux).
Durée de vie : ★★★☆☆ (Certains me trouveront dur, mais le jeu est vite fini si tentez que votre but n’est pas d’atteindre les 700 ptizètres libérés. Après tout, qui a envie de refaire les niveaux d’un jeu précédent à part les joueurs qui aiment finir les jeux à 100%?).
Bilan: 14/20. (ne comptez pas les étoiles pour la note finale, elles sont là à titre indicatif).
Ce Rayman Legends, aussi beau et addictif soit-il, tombe dans le gameplay facile, la casualité (vous pourrez récupérer un coeur pendant le chargement de chaque niveau) et la répétition des mondes. La présence de certains niveaux de Rayman Origins lui fait plus d’ombres qu’autre chose et nous permet, malheureusement, de constater à quel point le jeu est devenu beaucoup plus simple. Je mentirai si je vous disais que je n’ai pas pris plaisir à y jouer, cependant je suis tout de même déçu du résultat final.
Toujours aussi fascinant à lire un test de Cyril. 14/20 c’est peu quand même , j’aurais mis 16/20 minimum mais bon je respecte ton avis, quelques niveaux laisse à désirer et je m’en rends compte que finalement , je m’étais moi aussi tromper sur ce jeu, surement trop impatient de l’avoir dès ce sortie, j’ai mis une note trop haute malheureusement mais ce qui est fait est fait , ne jamais retourner en arrière !
Merci en tout cas pour ta simplicité et tes avis.
Cordialement, Naikito
Merci. Exact trop d’attente… ça a meme failli fausser mon avis. Je suis d’ailleurs revenu en arrière à cause de mon « fanboyisme ». Je l’avais noté 12/20. Changer d’avis n’est pas une faiblesse mais une force 🙂 enfinje crois.
Perso, j’ai du mal avec Rayman, et je saurai franchement pas dire pourquoi.
J’ai fait quelques niveaux sur le Origins et j’ai arrêté. Je n’ai rien à reprocher au titre, que ce soit au niveau visuel ou en termes d’ambiance et de gameplay (que je n’ai fait qu’effleurer au final), mais rien ne me pousse à y revenir… L’envie n’y est pas, je trouve toujours autre chose à jouer… :-s
Dans ce Legends, ce qui me fait envie ce sont les niveaux musicaux qui ont l’air de relever du pur fun et du pur génie.
En tous les cas, joli test amigo, très exhaustif! 😀