Vous connaissez sans doute l’histoire si vous nous lisez régulièrement : il y a quelques mois, je m’étais promis de m’acheter une Wii U si Big N annonçait un jeu Captain Toad… Ce que je fis sans sourciller cet été même si le jeu ne sortira pas avant le 9 janvier (c’est déjà dans un mois, youpi). Bref, profitant du fait de posséder la console de l’amour (la Wii U, vous avez suivi), je me suis essayé à celui que beaucoup considère comme le beat them all (BTA) de sa génération : Bayonetta. Je ne me suis pas arrêté là en faisant Bayonetta 2 dans la foulée. Préparez-vous, je vais tenter le test croisé.
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Umbra Corporation
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Le premier Bayonetta met en scène la sorcière du même nom, vingt ans après s’être réveillé au fond d’un lac dans lequel elle était resté en stase pendant 500 ans. Notre sorcière a perdu la mémoire et va tenter de la retrouver à travers une aventure qui l’emmènera dans la ville européenne (fictive) de Vigrid, berceau des sorcières de l’Umbra. Tout au long de son périple elle pourra compter sur quelques personnages tels que Rodin, l’armurier démoniaque propriétaire du bar Gates of Hell et Luka, un jeune journaliste qui pense que Bayonetta a tué son père vingt ans auparavant. Ce dernier est d’ailleurs l’un des ressorts comique du jeu avec Enzo, le mafioso que l’on peut voir au début et à la fin du jeu. Ces trois personnages ont une importance particulière, Enzo étant l’indic qui la mènera à enquêter dans la ville de Vigrid, Luka étant un journaliste d’investigation doué qui découvrira rapidement ce qui se trame et enfin Rodin, le plus important, est celui qui vous permettra d’acheter armes et objets importants pour votre aventure, moyennant halos, des anneaux dorés laissés par les anges vaincus, ressemblant beaucoup aux rings des jeux Sonic (tiens tiens, Sega est derrière le projet). De plus, Rodin pourra créer des armes particulières (sabre, fouet) si vous lui ramenez des disques angéliques, disques que vous pourrez trouver éparpiller à travers les différents chapitres du jeu ou en battant certains anges. Enfin, pour arrêter là et éviter le spoil fortuit, une autre sorcière viendra vous mettre des bâtons dans les roues tout au long de votre aventure : Jeanne. Cette dernière connaît le passé de Bayonetta et n’aura cesse de la « tourmenter » tout au long du jeu.
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Bayonetta 2 prend place quelques mois après le premier jeu. On retrouve notre sorcière métamorphe (au cas où vous ne seriez pas au courant, sa tenue est générée par ses cheveux, on en reparle plus tard) en pleins achats de Noël lorsqu’une fois de plus les anges l’attaquent après que Jeanne l’ait informé que quelquechose ne tournait pas rond dans l’équilibre des mondes. Après une mise en bouche ultra-dynamique, Bayonetta perd le contrôle de son invocation (Gomorrah) qui l’attaque dans la foulée. C’est le moment que choisit Jeanne pour s’interposer et encaisser le coup à sa place. Son âme est alors expulsée de son corps et envoyé en Enfer ! Grâce aux informations d’Enzo et de Rodin, notre sorcière se rend donc dans la ville asiatique de Naotun, endroit dans lequel se trouve Fimbulventr, montagne abritant les portes de l’Enfer selon la légende. Sur place, elle fera la connaissance d’un étrange garçon encapuchonné ayant perdu la mémoire, Ezio Auditore Loki. Il ne sait pas encore pourquoi, mais il doit atteindre lui aussi la montagne sacrée. Il va donc accompagner Bayonetta dans son sauvetage de Jeanne et elle lui rendra la pareille une fois celle-ci libérée. Tout au long de leur périple, ils croiseront des antagonistes puissants, tels que le fameux Lumen Masqué (les japonais et les masques, une grande histoire d’amour). Particularité de cet opus, Bayonetta ne se bat plus que contre des anges, l’équilibre des mondes ayant été fragilisé, les démons sont maintenant de la partie. Sauverez-vous Jeanne ? Découvrirez-vous le fin mot de l’histoire sur la guerre entre les Sages de Lumen et les Sorcières de L’Umbra ? Je vous laisse découvrir cela par vous même.
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XXXAAA.ZR.XAX.B.ZR.XXXAA
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Bayonetta est donc comme dit plus haut, un BTA. Comme tout jeu du genre qui se respecte, la progression est des plus simple : on avance, on cogne sur les anges/démons comme un taré, on se mange une petite cinématique et on enchaîne avec plusieurs mini-boss et un boss pour emballer le tout. Enfin, pour être honnête, ce n’est pas si simple que ça. Le jeu de Platinum Games introduit (je crois, n’ayant pas vu ça dans d’autres BTA) quelques ajouts forts intéressants et se mariant parfaitement avec l’univers tout en gardant des éléments basiques de gameplay. Voyons d’abord les touches : X pour les poings, A pour les pieds, B pour sauter, Y pour tirer automatiquement avec les pistolets. R pour changer de set d’armes dans Bayonetta 2 (L dans le premier) et le plus important, la touche ZR pour esquiver. En effet, lorsque vous esquivez une attaque au dernier moment, vous enclenchez l’envoûtement : le temps se fige alors pour les ennemis, vous permettant de les attaquer sans risquer de vous prendre un mauvais coup. Ce mouvement est la base, que dis-je, l’essence même des jeux Bayonetta, car il vous permettra de finir un combat rapidement ou de vous en sortir contre les boss. Ne comptez pas battre un de ces derniers sans la touche ZR, ça sent la mission impossible.
Là, vous me dites « ouais ZR au dernier moment pour figer le temps c’est cool mais c’est tout ? » NON ce n’est pas tout. Lorsque vous assénez des coups à vos assaillants, une jauge de magie se remplit (plus vite lors de l’envoûtement) vous permettant ainsi d’effectuer une attaque sadique en appuyant simultanément sur X et A lorsque vous êtes proches de certains ennemis (sauf les boss). Cette attaque sadique, en plus d’être dévastatrice, est « drôle », si tenté que vous aimez l’humour noir. En effet, elle utilise des machines de supplice pour écraser les anges, telles que des vierges de fer, des écarteleurs et autres roues dentées. Pour augmenter la puissance de ces attaques (et le nombre d’halos bonus que vous pourrez récupérer), un QTE s’enclenche, vous demandant de remplir au maximum un cercle d’invocation en appuyant rapidement sur Y, X, A ou en tournant l’un des joysticks selon les cas : les fameuses attaques megaton/gigaton (mégatonnes et gigatonnes dans Bayonetta 2). Ce n’est pas tout, cette jauge peut être utilisée d’une autre manière dans Bayonetta 2. En effet, vous pourrez faire le choix de l’attaque sadique ou de l’Apothéose de l’Umbra (en appuyant sur L). Cette dernière attaque transformera chacun de vos coups, pendant un certain laps de temps, en invocation : parfait pour frapper fort sur une horde d’ennemis ou sur les boss. A noter que la jauge de magie baisse quand vous encaissez un coup dans le premier Bayonetta. Enfin, lors des combats de boss et mini-boss, vous finirez en général avec une invocation en XA qui fera appelle elle aussi à un petit QTE.
Pour le reste, il existe aussi un menu plutôt fourni dans les deux jeux, accessibles via la touche moins. Dans celui-ci, vous pourrez confectionner vos sets d’armes, créer et gérer vos sucettes ainsi que d’autres objets de santé. Enfin, vous pourrez aussi consulter les différents manuscrits, extrêmement fournis, que vous aurez ramassé tout au long de votre aventure. Revenons sur les sucettes, friandises préférées de notre sorcière (je vous laisse faire la corrélation coquine tout seul, de toute façon, c’est le but) ; il en existe de quatre sortes, chacune de deux tailles différentes : les rouges augmentent la puissance de vos coups, les jaunes rendent invulnérables, les vertes soignent et les violettes servent à remplir la jauge de magie. Vous pouvez en acquérir dans le barre de Rodin, en trouver dans les coffres ou encore en confectionner via le menu « moins », si tenté que vous avez les ingrédients qu’il faut (gecko rôti, racine de mandragore et corne de licorne). Enfin, pour finir avec les collectibles et autres éléments de personnalisation, à la manière d’un Zelda (oui, j’ose la comparaison), vous trouverez lors de votre parcours des cœurs de sorcière brisée et des perles lunaires. Il vous faudra 4 cœurs afin d’augmenter votre barre de vie, et 2 perles pour augmenter la jauge de magie. D’ailleurs, vous aurez la possibilité d’acquérir ces objets à Alfheim (ou à Muspelheim dans Bayonetta 2), des endroits (très/trop) secrets disséminés dans les différents chapitre du jeu. Dans ceux-ci, il vous sera demander de relever différents défis, comme tuer tous les ennemis présents dans le temps imparti, ou sans toucher le sol ou encore seulement avec des envoûtements. Certains sont plus ou moins corsés mais le jeu en vaut la chandelle, surtout que leur réussite sont pris en compte dans le résultat final de chaque chapitre… Enfin ça c’est si vous êtes à la chasse du meilleur score possible.
Voilà, c’est tout pour le gameplay. Une vidéo valant plus que quelques mots, je vous laisse ici un lien que m’a fait tourner l’illustre Sykli. Attention les yeux si vous avez cru que Bayonetta était un bête BTA.
PS : j’ai sciemment oublié de vous parler de certaines phases dans le jeu qui ne sont pas du BTA, juste pour vous laisser le plaisir de les découvrir par vous-même : moment jouissif en perspective. NB : Des tas de secrets sont disséminés dans les deux jeux… Mais j’en n’ai pas trouvé beaucoup.
Fly Me To The Moon River
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Graphiquement, le studio Platinum Games a fait du bon boulot, particulièrement sur Bayonetta 2 qui donne l’impression d’utiliser toute la puissance de la Wii U. Tant dans les animations que dans les décors, le travail est de bonne facture, surtout pour une console à peine plus puissante que les PS360. Je n’ai d’ailleurs souffert d’aucune chute de framerate dans les deux jeux. Rappelons que la version PlayStation 3 avait un peu été fini à l’arrache. Je ne reviendrai pas sur les graphismes de Bayonetta premier du nom car, malgré un lifting, le jeu est bien de 2010. Un certain soin est apporté aux personnages principaux et aux ennemis cependant les décors et les PNJs font un peu de peine… Cependant, il n’y a rien d’honteux ici, ça reste juste une remasterisation basique, parfaite pour ceux qui, comme moi, n’avaient pas joué au premier jeu de la saga.
Dans le premier Bayonetta, une partie de l’histoire est narrée via des photos et négatifs, donnant un certain « cachet » au jeu. Cette manière de faire est reprise dans Bayonetta 2, via sa montre de l’Umbra. A côté de ça, nous avons aussi droit à des cinématiques plus classiques et quasiment en temps réel (la différence avec les phases de jeu est vraiment minime, particulièrement dans Bayonetta 2).
Le plus important graphiquement reste, selon moi, le soin apporté au « bestiaire » des deux jeux. Il est tout simplement sublime ! J’ai rarement vu un jeu avec autant d’ennemis différents. Le chara-design est d’ailleurs de toute beauté, que ce soit les anges ou les démons. Les premiers cités sont tous parés d’or et ont un design très organique. D’ailleurs, en subissant des dégâts, leur parement doré s’abime ou se détache, laissant place à la leur chair boursouflée et/ou sanguinolente. Les démons, quant à eux, ont un aspect plus mécanique et sombre, ce qui tranche parfaitement avec leurs antagonistes angéliques. Pour ce qui est des personnages « humains », là aussi le boulot a été fait, que ce soit les tenues, les visages et autres expressions faciales. Je ne trouve personnellement rien à redire.
Point importantissime dans un jeu vidéo, au même titre que le gameplay et plus encore que les graphismes, la musique ! Elle est sublime et variée. Enfin, seuls les fans de sonorité japonaise apprécieront à sa juste valeur celle du premier Bayonetta. Même si le thème principal (Mysterious Destiny) et la chanson de fin (Fly Me To The Moon) sont d’un tout autre acabit. La bande-son de Bayonetta 2 fait elle la part belle aux classiques, choeurs et à des morceaux plus rock mais toujours dans le ton du jeu. On aura même droit à des extraits de grands morceaux classiques lorsqu’on donnera des disques angéliques à Rodin (comme celui de la Reine de la Nuit tiré de la Flûte Enchantée de Mozart). Le thème final (Moon River) est aussi un classique de la musique américaine des années 50-60. Enfin, il est important de préciser qu’il est possible de jouer avec les voix japonaises, c’est toujours un plus fort intéressant à une époque où beaucoup d’éditeurs encore ne daignent même pas laisser le choix des doublages originales lorsque les jeux quittent le Japon. J’ai l’impression de me répéter à chaque test…
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Et la Double Apothéose alors ?
Derrière ce titre se cache le multijoueur de Bayonetta 2. A chaque fin de chapitre dans le mode solo, vous débloquerez des cartes de versets introduisant de nouveaux monstres dans le multijoueur. Ce dernier mode, que j’ai taté une petite demi-heure est à rapprocher des défis de Muspelheim/Alfheim. Sauf que là vous êtes à deux (online avec un ami ou un inconnu, offline avec l’IA). Ce mode vous permettra de faire le gros kiki en essayant de décrocher le meilleur score, tout en pariant des halos. Plus vous en misez, plus vous pouvez en gagner… Et plus le combat est compliqué. Je trouve personnellement le mode anecdotique mais il fera sans doute des heureux. A noter qu’on peut jouer d’autres personnages que Bayonetta dans ce jeu… Si vous les avez débloqué… Triste vie, je pensais que Rodin serait nativement jouable, je crois avoir même lâché une petite larme quand je m’en suis aperçu.
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Alors, c’est ça le BTA de la génération précédente ?
Salué par la critique lors de sa première sortie mais boudé par les joueurs (trop japonais?) Le premier Bayonetta mérite ses lettres de noblesse, tant pour son gameplay riche et pourtant facile à prendre en main que pour sa musique et sa direction artistique. Même l’histoire, qui paraît n’être qu’un prétexte, est suffisamment développée pour qu’on s’y attarde. Le deuxième est parfaitement dans cette continuité et ravira les joueurs Wii U voulant jouer à autre chose que les franchises phares de Nintendo. Surtout que Bayonetta est particulièrement attachante. Précision importante, le PEGI 18 n’est pas là pour faire joli, la « dernière » sorcière de l’Umbra étant particulièrement tendancieuse, tant dans les cinématiques que pendant le jeu (danses lascives et à moitié à poil lors des invocations…) Un jeu à ne pas louper si vous aimez les BTA et que vous en avez marre de jouer à Mario Kart 8… Enfin, on n’a jamais marre de jouer à MK8 en fait. Par contre, le mode Double Apothéose est anecdotique.
PS : je la préfère avec les cheveux courts. Nota Bene : j’ai volontairement occulté quelques points du jeu tels que les tenues bonus, n’en voyant pas particulièrement l’intérêt, si ce n’est de toucher la corde sensible du joueur nostalgique, même si elles apportent chacune une particularité.
Jouabilité : ★★★★★ Prise en main ultra-facile. Vous n’aurez pas besoin de maîtriser les nombreux combos du jeu pour le finir. Mention spéciale à la caméra que j’aurais cru plus capricieuse… Kamiya n’est pas SUDA 51.
Réalisation : ★★★★☆ Le premier n’étant qu’une remasterisation, il n’y a pas de quoi sauter au plafond. Par contre, Bayonetta 2 fait honneur à la Wii U, particulièrement sur les effets dorés des anges et ceux plus sombres des démons.
Musique et Son : ★★★★★ Fly Me To The Moon, Moon River, J-Pop, Morceaux classiques magiques etc. Le Top ! Même le morceau Mysterious Destiny chanté par Helena Noguerra (oui oui, Helena Noguerra) passe tout seul. Les bruitages et autres doublages sont aussi de qualité (je ne parle que des doublages japonais, n’ayant pas entendu le doublage anglais).
Difficulté: ★★★★☆ pour Bayonetta et ★★★☆☆ pour Bayonetta 2 en difficulté standard. Rien d’insurmontable mais il faudra cravacher à certains endroits.
Durée de vie : ★★★☆☆ Comptez entre 12 et 15 heures pour chacun des jeux. Plus long si vous voulez le refaire en changeant de difficulté ou en tentant d’améliorer votre score afin de débloquer les différents bonus du jeu (personnages jouables, artworks, etc). A moins d’être un mordu de multijoueurs, ce n’est pas celui-ci qui vous fera rester plus longtemps sur le jeu.
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