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L’Ombre d’Emily, une simple faveur?

Écrire un test ou un avis sur un jeu vidéo est déjà une entreprise compliquée, n’est pas journaliste qui veut. Je considère être très loin d’un niveau professionnel contrairement à d’autres blogueurs. Alors écrire sur un livre, une série ou un film, ça me paraît insurmontable. Que vais-je dire ? Comment vous donner envie d’aller voir ce film ou de lire ce livre sans spoiler ? Tout ça est un exercice bien difficile, mais j’ai un besoin viscéral de parler, d’échanger, de coucher sur cet écran ce que je pense du dernier film de Paul Feig : L’Ombre d’Emily.

Anna Kendricks toujours au top

Avant de tenter d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais lancer une pique à Allociné, qui ne me lira pas : C’est bien gentil de faire un article sur « 10 films que vous n’appelez pas par leur vrai titre » mais quand en France le délire c’est de renommer le titre original alors qu’on pourrait avoir une traduction compréhensible ou le laisser tel quel, on évite d’enfoncer des portes ouvertes.

C’est donc le cas ici avec A Simple Favor, titré ici L’Ombre d’Emily. Le plus drôle ici c’est que ce film est une adaptation du roman A Simple Favor de Darcey Bell, traduit ici en… Disparue. Génial pour la cohérence.

Ce nouveau film de Paul Feig, réalisateur que j’apprécie beaucoup, tranche totalement avec la majorité de sa filmographie. Jusque là, il nous avait en effet habitué à des comédies faisant la part belle aux femmes, quand ce n’est pas tout le casting principal qui était trusté par celles-ci, pour notre plus grand bonheur. C’est d’ailleurs le cas de ces quatre précédents films : L’excellent Mes Meilleures Amies (2011), le drôle Les Flingueuses (2013), le loufoque Spy (2015) et bien sûr la reprise 100 % féminine de SOS Fantômes (2016), que j’ai adoré. Ces quatre films ont d’ailleurs pour point commun l’hilarante Melissa McCarthy, absente de l’Ombre d’Emily, comme pour tenter de rompre complètement avec le style de Paul Feig.

Malgré le fait que le film soit loin d’être une comédie, il fait toujours la part belle aux femmes assumant des rôles principaux bien développés et, il faut le dire sans détour, Anna Kendrick (In the Air, Pitch Perfect, The Voices, Mr.Wolff) et Blake Lively (Gossip Girl, Savages, Instinct de Survie) éclaboussent l’écran de leur talent.

La première apparition de Blake Lively en Emily est S.U.P.E.R.B.E

Mais au fait, ça parle de quoi L’Ombre d’Emily ?
Le film commence avec une vidéo du vlog de Stéphanie (Kendrick) qui nous dit que sa meilleure amie, Emily (Lively) a disparu depuis quelques jours et qu’elle remercie toutes ses abonnées (c’est un vlog d’astuces pour maman) de leur soutien. Retour en arrière, Stéphanie vit seule avec son fils. Mère au foyer parfaite d’une petite ville de banlieue du Connecticut, elle participe à toutes les activités de l’école, suscitant ainsi les moqueries des autres parents. Peu après le début du film, elle fait la connaissance d’Emily, une femme qui est complètement à l’opposée de sa manière de vivre et de sa personnalité. Très vite elles deviennent (meilleures) amies et finissent chacune par se raconter leurs petits secrets lors des apéros après l’école. Petit à petit, Stéphanie finit par récupérer Nicky (le fils d’Emily) tous les jours après l’école, tant son amie est débordée par son activité professionnelle. Un jour, elle lui demande de récupérer son fils une énième fois car elle est débordée… Elle ne donnera plus signe de vie. Paniquée, Stéphanie contacte alors Sean (Henry Golding) le mari professeur et écrivain d’Emily, qui est alors au chevet de sa mère à Londres.
Une enquête de police s’ouvre alors mais Stéphanie, obsédée par cette absence, ne peut s’empêcher de mener ses propres recherches, persuadée que c’est loin d’être une simple disparition.

Henry Golding à droite qui, loin de crever l’écran, joue un second rôle convainquant

C’est grâce à ce synopsis plutôt classique, accompagné d’une bande-annonce cryptique (que vous retrouverez à la fin de cet article), que je me suis décidé à aller voir l’Ombre d’Emily. Bien m’en a pris. Paul Feig signe ici un thriller sombre, et un poil comique à la fois, faisant la part belle aux secrets et aux manipulations. En lui donnant plus confiance en elle tout en lui demandant cette simple faveur (vous l’avez), Emily va faire exploser la personnalité parfaite de Stéphanie qui va dès lors mettre son nez dans le passé de sa nouvelle amie et développer une quasi-obsession à son encontre. Tout simplement magistral. Le principal rôle masculin du film, joué par Henry Golding (qui tient le rôle principal de Crazy Rich Asians, énorme carton de l’été aux États-Unis, et qui sera dans les salles françaises le 7 novembre prochain) est solide. L’acteur britannique, et son accent merveilleux, seconde parfaitement Kendrick et Lively dans le rôle du mari passionné, dévasté par la disparition de sa femme… Et qui ne perd pas de temps à refaire sa vie. Un homme quoi.
Mention spéciale à Bashir Salahuddin (qu’on n’a pu voir dans Glow) dans le rôle de l’Inspecteur Summerville, celui qui est chargé de l’enquête. Bien que son rôle est un brin stéréotypé, son humour corrosif apporte une petite touche acidulée au film à chacune de ses interventions. Plaisir.

Avant la disparition, l’apéro

Le reste ?

Les costumes sont parfaits, Kendrick a l’apparence de la mère célibataire coquette, Lively celle de la femme active fantasmée, tailleurs de toutes les couleurs, chapeaux stylés et la canne qui va bien.
Le climax du film est fabuleux et je ne vous en dirais pas plus, ça serait dommage de vous spoiler.
La bande-son, composée par Theodore Shapiro (Spy, SOS Fantômes) ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, car les chansons rythmant le film ont pris le dessus. Les amateurs de variété française (oui, oui) devraient apprécier. On retrouve, pêle-mêle Les Cactus de Dutronc (dans une scène de déménagement pleine de punch), Bonnie and Clyde de Gainsbourg (et Bardot), Laisse Tomber les Filles de France Gall, Comment te dire Adieu de Françoise Hardy et même une chanson de Zaz (Les Passants). Double cerise sur le kebab, on appréciera le rap d’Anna Kendrick sur Ante Up de M.O.P et Changement, le premier single d’Orelsan faisant office de chanson de fin. J’avoue avoir été surpris par les choix fait par Paul Feig à ce niveau, pour mon plus grand plaisir. La variété française des années 60 a cette petite touche mélancolique dans ses instrus qui sied parfaitement au film.

Bref, L’Ombre d’Emily, dans nos salles depuis le 26 septembre est un très bon film, mené par deux actrices talentueuses, que je vous conseille de voir à tout prix !

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