Game Inferno

Dans l'enfer du jeu

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[Test] King’s Quest episode 1

Discrètement annoncé et furtivement arrivé sur ma console, ainsi vient à nous ce King’s Quest, refonte d’une (très) ancienne série du jeu vidéo que vous avez le droit de ne pas connaître (le dernier épisode est sorti il y a 18 ans). Plutôt que de vous faire croire que j’étais un fan de la première heure et de disserter sur les qualités des jeux originaux auxquels je n’ai jamais joué, je découvre le jeu comme la plupart d’entre vous: en faisant fi de son glorieux passé. Au passage, revoir un logo Sierra au démarrage en dit long sur l’âge de la licence (haaaaaa, Ski Racing…).

Test King's Quest licornes
On ne peut pas encore piloter cet attelage de licornes borgnes

The Funny King

L’avènement des jeux « à la Telltale » (The Wolf Among Us, The Walking Dead,etc) a donné à plus d’un éditeur l’occasion de ressortir ses licences d’aventures en utilisant le même format: histoire découpée en épisode, quelques énigmes, des choix et interactions qui impacteront le déroulement des choses jusqu’au dernier épisode, graphisme en cel shading. Ce King’s Quest reprend donc tous ces éléments pour remplacer les oldies point-and-click et redonner vie à sa série. Ce premier épisode, La Voix du Chevalier, correspond à tous les premiers épisodes: une simple mise en bouche. Moins sombre que ses sources d’inspirations, il nous met dans la peau de Graham, roi vieillissant qui raconte ses plus beaux exploits à sa petite-fille. Entre tournois et dragons, c’est pour l’instant assez classique sur le fond, mais heureusement plus original sur la forme.

Original par sa voix Off, celle du vieux Graham, qui accorde ses dires avec ce qui se passe pour le jeune roi que l’on incarne. Vous vous trompez de levier ? Une petite phrase ponctue la scène « Enfin, c’est ce qui se serait passé si je m’étais trompé de levier ». Sympa pour l’immersion, mais un léger désavantage pour l’instant puisqu’elle donne moults conseils et facilite  la progression. Les énigmes présentées ne sont pas très compliquées au départ et se compliquent progressivement, toutefois aucun échec n’est définitif (on peut réessayer à l’envie sans se retaper tout un bout de chemin). Original également par la fraîcheur que le jeu dégage: on est là pour passer un bon moment, pourquoi pas rigoler un peu, mais en aucun cas pour se prendre la tête. Enfin, original car King’s Quest incorpore quelques nouveautés, comme le fait de pouvoir grimper et sauter (uniquement à des endroits précis, certes) ou le passage à la première personne pour les séances de tir à l’arc. Ce premier épisode est donc une plutôt bonne surprise pour son ton, son gameplay simple et les choix artistiques (la grotte du dragon par exemple).

Test King's Quest
C’est moyennement beau

Golden Graham

En contrepartie, le jeu n’est pas parfait. Déjà assez simple, il est en plus assez linéaire et il n’est quasiment pas possible de rater un élément pour résoudre les énigmes ou progresser. Si les animations sont fluides et plutôt réussies, le jeu est graphiquement en deçà  de ce que l’on peut attendre aujourd’hui. Pas laid, mais pas top, sauvé surtout par le cel shading. Au vu du peu d’éléments affichés et de la petite taille des zones, on aurait clairement pu avoir mieux. Il est clair que l’ambition du studio The Odd Gentlemen pour son King’s Quest est d’apporter certaines nouveautés au genre et de ne pas tomber dans l’ersatz du jeu Telltale. Il emprunte ainsi certains éléments à son époque (la Grande époque des jeux d’aventures) pour les incorporer aux canons actuels. l’intention est louable mais pas encore très efficace – les prochains épisodes nous éclaireront.

L’introduction personnifie les intentions du studio avec des premières minutes de jeu mixant énigmes faciles, premières tentatives d’humour, jeu couloir et FPS à l’arc pour un rendu sympathique mais limité, sans réelle profondeur. Lorsqu’on entame le vif du sujet, le tournoi au terme duquel Graham deviendra chevalier, King’s Quest prend davantage son temps, offre quelques options supplémentaires et tableaux plus grands mais perd ainsi son dynamisme. C’est toujours drôle, mais Graham doit effectuer d’innombrables allers-retours pour réussir les 3 épreuves annoncées. On perd petit à petit le sourire pour un léger ennui teinté de frustration. Le corps de l’épisode qui s’annonçait plutôt bien est un peu décevant par son manque de rythme. L’écriture est bonne mais les phases de jeu s’allongent pour diluer les bonnes idées.

Test King's Quest Muet
Muet, sûrement le concurrent le plus drôle

Je voudrais déjà être rooooiiiiiiii

Même si je n’avais pas d’attentes particulières, ne connaissant pas la série originale, ce King’s Quest a retenu mon attention avec son prologue simpliste mais prometteur et à noyer mon enthousiasme dans un premier épisode qui se traîne. Sans être totalement douché, mon optimisme en a pris un coup, et bien que je ne sois pas contre poursuivre l’aventure avec l’épisode 2, je préfère m’atteler à d’autres titres plus innovants comme Life Is Strange. La renaissance de la série n’est pas compromise, le résultat est encourageant pour un premier épisode mais la multitude de jeux d’aventures l’anonymisent et le rangent dans la case « bon petit jeu ».

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