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[Avis] Airborne Kingdom

Il est temps. Depuis des temps immémoriaux la légende de l’Airborne Kingdom empli les cœurs et les têtes de rêves de grandeur et d’unité retrouvée. Conclusion d’années de travaux, la construction d’une nouvelle ville flottante réveille les passions mais seuls quelques pionniers téméraires osent y embarquer pour rebâtir la mythique cité volante. A leur tête, une personne convaincue que retisser la toile liant les royaumes perdus est possible pour enfin accomplir la prophétie : moi. Pour garder la tête sur les épaules mais mesurer avec excitation et reconnaissance le chemin parcouru, je me permets d’immortaliser le moment de l’Envol, constituée de son unique Town Center.

Journal de bord – Départ

A la fois capitaine, architecte et Maire, je fais s’élever la cité qui ne retouchera plus jamais le sol, sauf pour s’y écraser en cas d’échec – très probable. Capitaine d’abord, ma priorité est de diriger la ville vers les différents royaumes que notre mission nous impose de contacter. Au rythme lent du moteur central, tel un tranquille cachalot aérien, l’embryon de citadelle vogue au travers du brouillard. En route, de nombreux arrêts sont nécessaires pour se ravitailler : en charbon pour faire tourner la lourde machinerie et maintenir en l’air ma future légende, en nourriture et en eau pour satisfaire aux besoins les plus élémentaires des premiers colons qui m’accompagnent. J’en profite pour ramasser le bois nécessaire à la construction des futurs bâtiments de ma ville, un abri pour les résidents étant tout aussi nécessaire que de les nourrir.

Enfin, je dis que « j’en profite » mais c’est un abus de langage. Ce n’est pas moi qui réalise les travaux quotidiens de construction ou de collecte, mais mes valeureux citoyens. A bord de petits aéronefs décollant élégamment, ils virevoltent jusqu’à terre au péril de leur vie pour assurer notre survie. Fort heureusement, aucune perte ne sera jamais à déplorer car notre Airborne Kingdom n’est que pacifique, à l’exact opposé de ce conte horrifique – Frostpunk, si ma mémoire est bonne – qui effraie les plus jeunes en les menaçant de devenir l’un de ces réfugiés forcés de bâtir une colonie au milieu d’une étendue glacée et mortelle. Aucun ennemi ni combat n’est anticipé sur notre route, nous devrons uniquement nous battre contre nos limites. Enfin, une première victoire s’annonce. Grâce aux efforts constants de mes citoyens, nous arrivons à bon port, le premier.

Certainement, notre arrivée est pour eux une surprise d’autant qu’elle se fait par un moyen pour le moins inconventionnel. Ils nous accueillent à bras ouverts, enchantés d’enfin rompre leur isolement quand bien même c’est au travers d’une bande d’illuminés vagabonds comme nous. J’en distingue certains dont le regard se perd entre exaltation spirituelle et enivrement de bonheur. Je leur demande alors de reconstruire un Sky Port qui leur permettra de renouer avec les autres royaumes – un seul pour l’instant, mais je les assure que notre quête les réunira tous. Tout à leur joie de ce contact inattendu mais enchanteur, ils acceptent sous réserve qu’on leur fournisse ressources et main d’œuvre pour la construction. Après nouvelle récolte, et de longues heures de travail, le Sky Port est construit et la liaison aérienne rétablie. Débordant d’une ivresse démesurée (malheureusement pas causée par les liqueurs ambrées que j’espérais trouver), de nouveaux pionniers montent à bord et amènent leurs compétences et leurs besoins à bord.

Grâce à eux, je peux passer à la casquette d’architecte pour façonner notre royaume en devenir selon les nouveaux principes de notre colonie mouvante. Tout d’abord, des maisons pour héberger les pèlerins, avec un hangar d’où faire décoller nos indispensables ravitailleurs et des silos pour stocker davantage de ressources. La population grandissante espère dorénavant davantage de confort, à raison. De l’éclairage public, des usines de transformation des matières premières éloignées et un peu de verdure. L’enjeu est ici triple. Un, les satisfaire, sans quoi les habitants affamés ou sans logis retourneront sans un regard vers leur cité d’origine, les épaules basses et le rêve – pour un temps – brisé. Deux, collecter suffisamment de ressources pour construire et faire naviguer la ville vers les ilots de vie tout en maintenant nos réserves de combustible et de nourriture à flot. Trois, conserver l’équilibre de la cité, car elle flotte autour de son Town Center et l’assiette doit être maintenue à l’équilibre. Cet équilibre vient avec une portance, car nos moteurs ne peuvent pas supporter de poids trop conséquent sans risquer l’écrasement. Tout ceci est affaire délicate mais finalement plutôt aisée pour qui sait prendre son temps.

Journal de bord – La routine nous guette

La vue de ce sol lointain, à travers les nuages et la brume, le rendent presque uniforme. Je le distingue comme de simples formes géométriques, sans détails, qui offre un contraste saisissant avec les lumières et couleurs de notre foyer flottant, qu’il m’est d’ailleurs possible de modifier au grès de mes envies, mes humeurs, mes découvertes. L’un de nos fidèles colons – apôtre presque – est présent avec nous depuis la première minute de notre folle expédition. C’est un musicien talentueux. Ses compositions nous accompagnent sans répit, toujours en accord avec nos visions pacifistes mais énergiques de notre mission. Notre choix d’intégrer des motifs orientaux à l’architecture des structures construites est secondé par les vibrantes mélodies composées par Paul Aubry, dont les cordes et le piano soulignent subtilement notre inspiration. Visuellement et musicalement, l’harmonie est parfaite. S’il existait un système permettant d’écouter à la demande nos morceaux préférés, j’inclurais immédiatement certains thèmes de notre aventure (à commencer par the Wind’s Bazaar et Airborne Nocturne).

En parallèle de ce plan d’urbanisation délicat bien que classique, je dirige notre probable bientôt légendaire foyer vers d’autres royaumes, qui chacun me confiera de nouvelles quêtes avant de construire son Sky Port et ainsi retisser la tapisserie de la vie. L’une m’enverra retrouver des colons, l’autre mettre la main sur des technologies ou artefacts perdus. Sur notre route, des ruines à explorer nous donnant des vestiges comme monnaie à échanger contre de nouvelles technologies à rechercher. Ces recherches nous fournissent de nouveaux bâtiments ou des évolutions pour les existants et sont donc également cruciales à la réussite de notre épopée. Bon an mal an, le premier tiers de notre aventure se déroule sans accroc et le moral est au plus haut pour mes vaillants pionniers. Las, c’est alors qu’une certaine monotonie nous rattrape, reléguant d’ailleurs l’architecture au second plan pour prioriser la recherche de denrées qui se raréfient et mettent en grand péril la mission. Sans alcool, ces moments alanguis nous ont poussé au questionnement : à quoi sommes-nous réellement en train de nous atteler ?

Fort heureusement, de nouvelles ressources naturelles couplées aux usines de transformation permettent d’échanger avec les royaumes notre surplus contre quelques litres d’eau ou barils de nourriture. Je ne le cache pas, une fois les premiers royaumes ajoutés à notre tapisserie, notre progression devient plus mécanique, moins organique, moins captivante. J’appris alors l’existence de monuments uniques, 3 merveilles apportant des capacités fabuleuses à notre ville si elles sont reconstituées. Alors, entre ressources, recherche de vestiges dans les temples mais aussi de couleurs pour faire chatoyer nos bâtiments ou d’avant-postes dont les colons sont disposés à nous rejoindre, j’inclus la recherche fastidieuse des artefacts qui nous débloqueront l’accès à ces merveilles. Ce ne sera pas en vain car ces sublimes bâtiments nous apportent un confort bien inimaginable avant.

Journal de bord – La ville devient royaume

Les rencontres et recherches nous permettent d’améliorer sans cesse les conditions de vie, en ajoutant des structures de santé ou de foi pour mes courageux citoyens. Car il faut disposer d’une foi infinie pour partir à bord d’une cité volante en souhaitant réaliser une prophétie dont rien n’assure la véracité. Quelques moteurs et ailes complémentaires viennent assurer notre flottabilité et améliorer notre vitesse de propulsion, limités que nous sommes par le poids sans cesse plus important de notre ville devenue royaume flottant. Mais de roi je n’ai que le nom, mes fonctions n’ont pas changées et je n’ai pas vocation à éditer des lois ou subordonner les fidèles citoyens qui ont mis toute leur énergie et hypothéqué leur futur dans ce projet fou.

Notre objectif final, disposer d’une population conséquente et faire communiquer entre eux les 12 royaumes perdus, se rapproche d’heure en heure. Le sentiment d’enfin toucher du doigt la fin de notre périple remotive les troupes. Ma ville n’est pas le trésor d’architecture que j’aurai souhaité qu’elle devienne, tant les priorités induites par le voyage m’ont fait doucement mais sûrement reléguer la construction à une tâche fonctionnelle plutôt qu’esthétique. Même là, c’est loin d’être parfait mais le moral des citoyens est au beau fixe, récompense suffisante pour mes maigres talents d’urbaniste pour ce royaume aéroporté à nul autre pareil. Mon esprit, tant malade que grisé par la progression presque inespérée de mon humble Town Center devenu grandiose cité, me fait même croire qu’il est possible d’arrêter le temps lorsque je souhaite focaliser mes maigres ressources intellectuelles à une tâche précise.

Journal de bord – Airborne Kingdom

Mon histoire ne serait complète sans vous révéler notre aboutissement. Partis de peu, un embryon de ville flottante et quelques pèlerins, nous avons construit un foyer volant à nul autre pareil et permis aux anciens royaumes perdus de se retrouver. Les citoyens de notre Airborne Kingdom font partie des rares bienheureux ayant réalisé la prophétie et ramené une harmonie tant attendue sur notre monde. Je ne vous cacherai pas qu’à l’instar des autres légendes, contes et prophéties, ce n’est pas tant le résultat qui compte que le chemin parcouru. Et quel chemin. Avec peu de moyens mais des idées plein la tête, la réalisation de cette épopée fait souffler un vent nouveau très agréable, bien qu’éphémère. Si d’aventure ma soif d’exploration n’est pas étanchée, une nouvelle version de cette quête m’attend sur un nouveau monde aux proportions plus importantes et d’autres versions de Town Center, grâce aux Merveilles construites durant cette remarquable épopée. Et si c’est mon âme de bâtisseur qui cherche de nouveau l’excitation du développement d’un royaume volant, alors j’enclenche ce que mes délires aériens m’ont fait appeler le Mode Créatif.

Aventure réalisée sur une version commerciale (Epic Games Store)

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