Quelle fût belle l’année 2022 pour le jeu vidéo français avec Stray, A Plague Tale, Flat Eye, Steel Rising, Sifu ou encore Tinykin notre sujet du jour. Développé par Splashteam, ce plateformer 3D et sa composante puzzle game, lorgne du côté de Pikmin et rend indirectement hommage à Mario 64. Je vous dis pourquoi j’ai beaucoup aimé cette aventure qui s’étend sur 8-9 heures.

Tinykin
Développé par Splashteam
Edité par Tinybuild
PC, Consoles Playstation, Consoles Xbox, Nintendo Switch
Sortie le 30 Août 2022
Prix: 20,99€

Version commerciale – Testé sur PS4

Milodane est un archéologue qui vit sur la planète Aegis. Nous sommes dans un futur plutôt éloigné et “Milo” s’interroge sur ses origines et plus largement recherche le berceau de l’Humanité. Tout va basculer lorsqu’il va découvrir La Terre et va s’y téléporter. A son réveil, il rencontre Ridmi, une petite bestiole à la barbe de savant qui lui explique qu’il peut l’aider à rentrer chez lui. Evidemment l’aide est soumise à conditions: il faut retrouver des éléments éparpillés dans la maison où il s’est crashé.

Au début du jeu Ridmi présente les Tinykins, des sortes de boules dont la couleur définit une spécificité: soulever des objets, construire des ponts, fournir de l’éléctricité, se muer en explosif, s’empiler pour atteindre des plateformes inacessibles. Leur seconde particularité réside dans le fait qu’elles sont plutôt sauvages, indomptables. Et à la surprise de Ridmi, Milo arrive à communiquer avec elle et à les approcher, ce qui va considérablement l’aider dans sa quête. Enfin, n’oublions pas la dernière contrainte. Milo semble, au cours de son accident être passé dans une machine semblable à celle de Wayne Szalinski dans « Chéri j’ai rétréci les gosses », le rendant à l’état de miniature et faisant d’un simple accès à une marche d’escalier une ascension himalayenne.

L’aventure de Milo va donc consister à explorer les différentes pièces de la maison et à résoudre pas mal de conflits internes. Car voyez vous, les lieux ont été envahis par différents types d’acariens qui occupent l’ensembles des pièces. Certains cohabitent, d’autres sont en conflit mais tous vouent un culte à un certain Ardwin qui semble être l’ancien maitre des lieux, un scientifique. En échange de son aide précieuse, Milo pourra récupérer les objets manquant à la machine lui permettant de retourner sur sa planète. Cela ira de réparer un lecteur CD pour que le message du dieu Ardwin soit entendu, organiser une soirée mousse dans la salle de bain, apaiser des tensions diplomatique en préparant un gâteau ou finaliser une course de voiture.

Vous l’aurez compris, dans Tinykin, tout est très loufoque mais la richesse des environnements et le gameplay font qu’on se prête au jeu et on a plutôt du mal à décrocher. Chaque entrée dans une nouvelle pièce, la présente sous un angle de plongée et révèle son immensité. Puis on retrouve Milo au ras du sol et dès lors, il faudra commencer l’exploration et récolter des tinykins pour vite s’élever et avoir une première notion de ce qu’il faut faire. Même s’il est tout à fait possible d’aller à l’essentiel en résolvant le problème principal et mettre de côté les quêtes annexes, il serait dommage de passer à côté d’un level design à la verticalité impressionnante. Sachez tout de même qu’une fois la fin du jeu atteinte, il est possible de reprendre au dernier checkpoint et d’explorer en long et en large chaque pièce. Pour les chasseurs de trophées ou d’achievements, le parcours est plutôt aisé.

Le jeu ne réinvente rien en ce qui concerne son genre. En revanche il a tendance à magnifier un gameplay déjà existant. Le stick gauche déplace Milo, le stick droit fait pivoter la caméra qui sait se positionner même dans les angles morts. Si le petit pas de course de Milo semble être lent, on peut grâce à R1 utiliser une savonnette comme un skateboard et on gagne en vitesse de déplacement. Milo saute avec X pour passer d’une plateforme à une autre. Quand celles ci sont un peu trop espacées, il est possible en maintenant X juste après le saut de développer une petite bulle qui va ralentir notre chute. En collectant du pollen -qui est une sorte de monnaie chez les acariens- disseminé un peu partout dans la maison, il va être possible d’améliorer l’efficacité de cette bulle et donc flotter plus longuement dans les airs pour atteindre des espaces qui étaient auparavant inaccessibles. Enfin, pour s’aider, Milo utilise les tinykins qui sont la base du gameplay. Avec L2, une fenêtre d’actions s’ouvre et en fonction de ce que l’on souhaite réaliser, une sorte de tinykin va être sélectionner, il suffira ensuite d’orienter avec le stick droit et de déclencher l’action voulu avec R2. Aussi, étant donné que les tinykins se collecte au cours de notre progression, on peut se retrouver à cours et dans ce cas il suffit de presser Triangle pour regrouper les troupes qu’on a éparpiller un peu partout. Certains ne peuvent d’ailleurs pas être récupérés à l’image des tinykins bleus qui servent à établir un courant éléctrique ou les rouges qui servent à détruire des éléments. Histoire d’apporter de la lisibilité, Milo possède des jumelles qui vont lui permettre de mettre en avant les personnages avec qui intéragir ou ce qu’il reste à collecter.

Pour passer d’une pièce à une autre, on utilisera des conduits d’aération qui seront les seuls temps de chargement du jeu. Il arrive de mourir dans Tinykin en ratant un saut, en tombant sur un obstacle ou en entrant en contact avec de l’eau trop longtemps mais le respawn se fait instantanément, sans attente. Mon expérience sur PS4 a été très agréable et le peu de ralentissements ressentis sont dûs à l’amas de Tinykins à l’écran. Il ne fait aucun doute que sur les machines supérieures, le constat doit être bien différent.

On pourrait presque retrouver le concept de flow dans Tinykin tant c’est fluide. Impossible de rester immobile, il y a toujours un pollen ou un tinykin à récupérer, un espace que l’on a pas encore arpenté et surtout petit à petit on débloque des sortes de fils de connexion entre deux endroits d’une meme pièce et on optimise ainsi nos déplacements.

Vous l’aurez sans doute compris, pour moi Tinykin est une franche réussite. Son sens de l’exploration est intuitif dans un monde très vaste, certes loufoque mais finalement cohérent grâce à sa narration. Les développeurs ont parfaitement dosés l’humour dans les dialogues et font énormement de réferences à la pop culture sans que cela ne ressemble à des coup de coudes permanent. L’aspect cartoon avec les personnages en 2D sur de la 3D rend le jeu agréable à regarder et sa musique évolutive en fonction de ce que l’on fait dans le jeu sont de vrais atouts pour le jeu.

Inspiré par Pikmin, citation de Mario 64, nos profils de joueurs font forcément des associations d’idées mais Tinykin est un jeu très frais. Il sait sans aucun doute de quelles inspirations il est fait mais à peine sortie qu’il peut déjà être cité en référence du plateformer moderne.